lundi, 18 juillet 2016
Impuissance…
Vendredi matin, sur nombre de réseaux sociaux, des amis postaient à qui mieux mieux : « Je ne célébrerai pas votre Révolution ! » Vendredi matin, chacun s’est éveillé écœuré, en souhaitant une plus grande – et surtout plus efficace – présence militaire et policière en France.
On peut souhaiter que les esprits forts qui se targuent de snober la fête nationale comprennent que celle-ci n’est pas, dans l’esprit des Français, une louange aux années et aux actions d’horreur de la sinistre Révolution, mais d’une part une journée d’union autour de ses forces armées et de ceux qui se dévouent au service des autres, d’autre part une réunion de l’esprit français au travers de ses valeurs.
En ce sens, snober la fête nationale est une faute qui consiste à ignorer la réalité du présent en raison de fautes passées. À raisonner ainsi, l’on devrait rester divisés d’avec les protestants, etc. Idiot. Mieux vaut chercher le bien commun et se garder des esprits diviseurs. L’attentat de cette nuit le démontre.
Par ailleurs, en souhaitant une action plus efficace des forces de sécurité, force est de tirer deux constats.
Nous avons, maintenant, confirmation de la présence de soldats de l’opération Sentinelle devant le Bataclan – soldats inutiles puisque ayant interdiction de se servir de leurs armes. Nous savons aussi que le GIGN eut ordre de ne pas intervenir quand il l’eût pu. Constatons la faillite du gouvernement dans l’emploi de ses forces de sécurité ; constatons, de même, que les journalistes n’en font pas beaucoup sur le sujet…. Et rappelons-nous que dans un pays, quand pouvoir et médias s’associent pour masquer des faits, cela s’appelle la dictature. Nous n’en sommes pas là, mais cette minimisation de fautes, cette évacuation de vrais sujets importants finit par être signifiante.
Avec Merah, Coulibaly, l’Hyper Cacher, Charlie et le Bataclan, d’aucuns criaient au complot et à l’attentat manipulé en vue d’un bénéfice électoral à court terme. Croit-on, cette fois encore, qu’un effet électoral bénéfique pour le pouvoir en place soit espéré ? On peut en douter : la répétition de ces attentats montre une incapacité gouvernementale à maîtriser la situation. On ne pourra pas dire, cette fois, que le corps social des Français se réunit, soudé autour du chef de l’État – et on ne verra pas de tel phénomène. Ce qui démonte les thèses de certains bons amis partisans de la thèse du complot et de la manipulation systématique. Même si certains détails de l’attentat contre Charlie étaient vraiment plus que troublants – je l’avoue.
Cette attaque terroriste est une bonne mesure du décalage entre les propos de Hollande et des journalistes flagorneurs et égotiques – quand on songe que la seconde question de l’interview du 14 Juillet tournait autour des projets d’Emmanuel Macron ! Décalage, disions-nous, entre cette interview du 14 Juillet et le réel vécu par la France durant cette nuit du 14 au 15 juillet. Les réactions politiques présentes montrent, ô combien ! que ces gens-là ne sont pas à la hauteur. Outre la constante incapacité d’agir avec efficacité alors que c’était possible (cf. le Bataclan), on voyait Valls, vendredi matin, n’ayant d’autre chose à dire que son impuissance et son absence de désir d’agir : il faut s’habituer à vivre avec le terrorisme.
À ce niveau-là, l’impuissance relève de la psychanalyse.
Bertrand du Boullay
07:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
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