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lundi, 25 juillet 2016

Attentat de Nice : Estrosi et Cazeneuve dans la tourmente

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Depuis quelques jours, Bernard Cazeneuve se trouve dans l’œil du cyclone. De lourdes accusations pèsent sur le premier flic de France, accusé de mensonges par la mairie de Nice. Plusieurs failles ont été révélées dans le dispositif de sécurité mis en place pour la soirée du 14 juillet à Nice ; certaines relèvent de la responsabilité de la mairie, d’autres de l’État. La première accusation, lancée par Christian Estrosi, portait sur les effectifs de policiers nationaux mobilisés le soir du 14 juillet. Dès le lendemain des attaques, Christian Estrosi déclarait : « Le ministre de l’Intérieur a affirmé qu’ils étaient 64. Le Premier ministre a indiqué qu’ils étaient au total 185. Ces deux chiffres sont mensongers. »

Christian Estrosi, premier adjoint à la sécurité de la mairie de Nice, prétend s’appuyer sur la vidéosurveillance pour contester les chiffres officiels. Le Canard enchaîné et Libération auraient consulté des documents du ministère confirmant la version officielle et contredisant la thèse de monsieur Estrosi. Une chose est néanmoins acquise : Christian Estrosi a été invité à toutes les réunions préparatoires au feu d’artifice du 14 juillet, et n’a assisté à aucune d’entre elles en raison de ses multiples mandats électifs. Il a prétendu y avoir envoyé ses « adjoints les plus compétents ». La journée était pourtant un enjeu majeur entre le défilé, le feu d’artifice et une soirée qui obligeaient à travailler avec des effectifs réduits.

La polémique a rebondi, suite à l’entretien accordé par Sandra Bertin, en charge de la vidéosurveillance le soir de l’attentat, au Journal du Dimanche. La fonctionnaire municipale affirme avoir été « harcelée pendant une heure » pour qu’elle change son rapport, en indiquant des « positions spécifiques de la police nationale », qu’elle n’aurait pas vues à l’écran. Une version que réfute Bernard Cazeneuve, lequel, désormais déterminé à porter plainte pour diffamation, s’est justifié dans un communiqué : « Contrairement à ce que Madame Bertin affirme, ce n’est donc en aucun cas le cabinet du ministre de l’Intérieur qui a envoyé un commissaire au CSU ou qui aurait eu des échanges avec elle. » Dernière chose : Libération a été accusé de « complotisme » par le ministre de l’Intérieur. Le journal affirme que la première version du ministre était inexacte, et que l’entrée de la promenade des Anglais n’était pas protégée par des policiers nationaux.

La mairie de Nice n’est pas non plus exempte de reproches graves. Première observation : la ville possède des blocs de béton de sécurisation et n’en a pas fait usage, alors que l’installation de ces blocs est à la charge de la police municipale. Ensuite, le camion loué par le terroriste a pu circuler et rester garé autour de la promenade des Anglais, en dépit d’un arrêté préfectoral en vigueur interdisant la circulation des véhicules de plus 7,5 tonnes les veilles de jour férié à partir de 22 h jusqu’à 22 h le lendemain. Le camion utilisé par le terroriste ne pouvait d’ailleurs pas être confondu avec un camion frigorifique…

Dans cette affaire complexe, les torts semblent partagés entre la mairie de Nice et le ministère de l’Intérieur. Il se dégage un sentiment étrange, un peu malsain. Les responsables politiques se renvoient la balle, plutôt que d’essayer de travailler à mieux assurer la sécurité des Français. Christian Estrosi est un politicien qui cherche absolument à polémiquer pour faire oublier son triste passif. Nice est une ville gangrenée par l’islamisme. Un imam de Nice proche du « premier adjoint à la sécurité », Abdelkader Sadouni, affirmait récemment que les attentats auraient pu être évités si la France s’était montrée plus généreuse, plus arrangeante avec les musulmans. Très étrange raisonnement…

Quant à Bernard Cazeneuve, il est aux abois, épidermique. Et sa prestation au JT, face à la policière qui maintenait son témoignage, n’a guère arrangé sa situation.

Toutes ces questions permettent au moins aux deux hommes d’éviter d’aborder les deux enjeux majeurs qui pourraient rendre possible la lutte contre la présence islamiste sur notre territoire : la lutte contre l’immigration massive et la mise en place d’une direction politique à donner à l’ordre public.

Gabriel Robin

Source : Boulevard Voltaire

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