mardi, 02 août 2016
Manuel Valls reconnaît que l’islam est miné de l’intérieur
Une véritable révolution, que dis-je, un séisme politico-religieux-sémantico-idéologique se produit là, sous nos yeux obstrués et oreilles bouchées, et nous n’y entendrions rien !? Via Le Monde (vendredi 29 juillet) et Le Journal du Dimanche (31 juillet), Manuel Valls nous en apprend plus sur la nécessité d’une double action en direction et en provenance de la religion de paix et d’amour :
« La France doit faire au monde entier la démonstration éclatante que l’islam est compatible avec la démocratie. »
En d’autres termes, Manuel Valls avoue en creux qu’à ce jour, nulle part dans le monde l’islam ne semble avoir démontré sa compatibilité avec la démocratie. Pourquoi la France devrait-elle, sinon, en faire une démonstration aussi éclatante qu’inédite ? Ce qui éclate, pour l’heure, ce n’est pas sa démonstration, mais des coups de feu, des bombes et des corps de Français sous les roues de camions.
Mais le plus important n’est pas là. Manuel Valls déclare en effet également :
« Il y a urgence à aider l’islam de France à se débarrasser de ceux qui le minent de l’intérieur. »
L’islam étant [« miné] de l’intérieur », il y aurait donc de facto un lien entre islamisme et islam. Qu’importe si certains musulmans raisonnables le clamaient depuis un certain temps déjà, il était primordial pour les socialistes et Les Républicains de ne désigner que la fachosphère islamophobe, plafond de verre et clientèle électorale obligent. Lorsque Manuel Valls évoque des « attaques répétées des populismes, à droite et à l’extrême droite », contre un islam ayant « trouvé sa place dans la République », il ne faut rien y entendre de plus qu’un pathétique premier ministre en précampagne électorale présidentielle.
Nous pouvons donc retenir de l’intervention de Manuel Valls deux choses : nulle part dans le monde l’islam n’a encore démontré sa compatibilité avec la démocratie, et il admet un lien entre islam et islamisme. Je veux revenir ici – au risque de me répéter – sur cette observation du philosophe Rémi Brague déclarant que, s’il faut bien distinguer « islam » et « musulmans », il considère qu’entre islamisme et islam, il y a une « différence de degré, non de nature ». Sourate 4 verset 171 : « Ô gens du Livre (chrétiens), n’exagérez pas dans votre religion, et ne dites d’Allah que la vérité. Le messie Jésus, fils de Marie, n’est qu’un messager d’Allah […] ».
Le Coran dit donc clairement que les chrétiens mentent (ne disent pas la vérité, ou se trompent) à propos de Jésus. Tous les musulmans s’accordent en principe là-dessus. Il est intéressant, d’ailleurs, de noter que l’un des assassins de l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray a fait la leçon à l’une des sœurs survivantes à ce sujet (« Jésus ne peut pas être homme et Dieu, c’est vous qui avez tort », cité dans Libre.be 30 juillet) Certains musulmans tuent des chrétiens pour cela (État islamique), d’autres non (islam ayant « trouvé sa place dans la république ») : mais tous les musulmans du monde s’accordent en principe sur la véracité du verset. Différence de degré, non de nature. Si piège il y a, il se trouve là, et Manuel Valls n’y pourra rien changer.
Silvio Molenaar
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