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vendredi, 05 août 2016

Pendant ce temps, la France continue d’aider les djihadistes…

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Les gesticulations de nos officiels « atterrés » et « pleinement solidaires des victimes », leurs mouvements de menton pour durcir l’arsenal antiterroriste ou, s’ils sont opposants, appeler le gouvernement à le faire, la rhétorique de la guerre totale, tout cela prend un tour singulièrement amer quand on sait que les gouvernements occidentaux en général, et le français en particulier, apportent depuis cinq ans un soutien constant en armes, en entraînement et en logistique aux djihadistes qui combattent en Syrie.

Il faut le redire : le terrorisme, nous sommes allés le chercher nous-mêmes au Proche-Orient par une politique absurde, fruit d’une idéologie droit-de l’hommiste devenue folle et de la corruption qui entoure les commandes d’armement réglées par les monarchies du Golfe, soutiens constants du djihadisme. Il faut ajouter notre lamentable suivisme vis-à-vis de la politique néoconservatrice américaine.

On aurait pu penser que cette politique aurait cessé après les attentats du Bataclan et de Nice. Il n’en a rien été : un général français déclarait, le 12 juillet, qu’il fallait à tout prix éviter une défaite trop rapide de Daech. Pourquoi ? Parce que cela profiterait au gouvernement de Bachar el-Assad, toujours tenu pour l’ennemi numéro 1 ! Il faut donc laisser Daech en vie en attendant une relève hypothétique. De mythiques rebelles modérés ? Il faut se rendre à l’évidence : il n’y a rien entre Assad et les différentes formations islamistes.

Daech est, certes, aujourd’hui mis au ban, tout comme Al-Nosra (alias Al-Qaïda), dont Fabius disait, au moment où il martyrisait la ville chrétienne de Malula, qu’il « faisait du bon boulot ». Mais il y a tous les autres, répondant aux doux noms de Ahrar al-Cham, Jaïch al-Islam, Jaïch Mouhammad, Liwa’ al-Tawhid, Al-jabhat al-Islamiya, Jaïch al-Fath, autant de viviers de fondamentalistes prêts à poser des bombes chez nous. Un de ces mouvements, tenu pour modéré, Harakat Nour al-Din al-Zenki, a récemment égorgé près d’Alep un enfant palestinien de douze ans. Le 25 juillet, l’ambassadeur de France à l’ONU ne trouvait à critiquer que l’armée syrienne et la Russie pour le bombardement d’Alep, prenant de fait le parti des islamistes. Comme le demandait son homologue syrien : « Pourquoi ne qualifie-t-on pas d’opposition armée modérée ceux qui ont attaqué le Bataclan, Nice ou Charlie Hebdo ? « 

Il y a deux jours commençait un stage d’entraînement des forces spéciales du Qatar organisé par l’armée française. Si celles-ci ont la même origine que l’équipe de football, nul doute qu’il s’agit de mercenaires tout prêts pour le djihad que ce pays « ami » soutient autant qu’il le peut.

Rappelons que l’Union européenne maintient des sanctions très dures (allant jusqu’à interdire la vente de médicaments) à l’égard des territoires syriens de la zone gouvernementale alors que ces mêmes sanctions sont levées dès que les djihadistes s’en emparent !

Un pareil aveuglement est peut-être sans précédent dans l’Histoire. Errare humanum est, perseverare diabolicum. Il y a bien quelque chose de diabolique dans ce refus de reconnaître qu’on s’est gravement fourvoyé en Syrie, cela au prix d’immenses souffrances du peuple syrien, particulièrement des chrétiens.

On dira que nos djihadistes ont poussé sur le sol français. Voire. Daech revendique la plupart des attentats, Al-Nosra les approuve. Si les auteurs sont des allumés sans doute aux ordres, c’est l’émergence de l’organisation État islamique et sa terreur médiatisée qui ont échauffé l’esprit de nos terroristes nationaux.

Il est important de chercher des solutions nationales mais on n’en trouvera pas de sérieuses tant que n’aura pas cessé cet encouragement au terrorisme que constitue la politique absurde et criminelle que nous menons au Proche-Orient.

Roland Hureaux

Source : Boulevard Voltaire

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