vendredi, 05 août 2016
Terrorisme : sept Français sur dix pour plus de dépenses de sécurité
A 54 %, les Français sont acquis à une baisse de la dépense dans d’autres domaines. Le recours à une hausse de l’impôt est massivement rejeté.
C'est une sorte de réveil en sursaut de l'opinion. Face à l'obsédante menace terroriste, la demande de sécurité monte en flèche et avec elle le sentiment qu'il faudra mettre davantage de moyens financiers pour la renforcer. Sept Français sur dix considèrent ainsi que les dépenses consenties dans ce domaine et celui de la défense doivent augmenter, selon un sondage Elabe réalisé pour « Les Echos », Radio classique et l'Institut Montaigne.
L'idée qu'un effort budgétaire s'impose pour améliorer leur protection n'est pas seulement très ancrée chez les sympathisants de la droite (75 %). Elle s'est aussi installée chez ceux de la gauche (61 %) et tout particulièrement du PS (69 %).
Ne pas creuser les déficits publics
En revanche, les deux camps divergent sur la façon de s'y prendre. La première méthode, sur laquelle un peu plus d'un Français sur deux (54 %), tout de même, s'accorde, consiste à réduire les dépenses dans d'autres domaines pour ne pas creuser les déficits publics. Ce scénario est nettement minoritaire à gauche (43 %) : les partisans du PS y sont les plus favorables mais ils sont très partagés (50 %), tandis que ceux du Front de gauche y sont très largement hostiles (seulement 18 % l'appuient). « Il y a sans doute là en creux l'idée que l'on ne peut pas toucher aux dépenses sociales », analyse Bernard Sananès, le président d'Elabe.
En revanche, cette formule est largement majoritaire chez les sympathisants de la droite et du centre (65 %) et davantage encore (68 %) chez ceux de l'extrême droite. Selon toute vraisemblance, le rééquilibrage des dépenses publiques, comme moyen de répondre au défi de la sécurité, devrait faire les beaux jours des débats de la prochaine primaire à droite pour la désignation d'un candidat à la présidentielle. Jean-François Copé, avant même d'entrer officiellement en lice et que les attentats ne se multiplient, s'était fait le hérault d'un tel schéma budgétaire.
Ras-le-bol fiscal
La hausse des impôts, comme solution alternative à la baisse de certaines dépenses, fait beaucoup moins débat. Plus de trois Français sur quatre (77 %) ne sont pas prêts à payer plus et un sur trois ne l'est même « pas du tout ». Visiblement, le sentiment général de « ras-le-bol fiscal », qui a coûté très cher au chef de l'Etat, est toujours très vif chez les Français. « Ce refus de mettre davantage la main à la proche pour augmenter les moyens de la défense et de la sécurité est au plus fort chez les sympathisants du Front national (81 %) et les personnes qui ne revendiquent aucune préférence partisane. Mais finalement guère plus que chez les sympathisants de la droite et du centre (75 %). Enfin, ceux de gauche sont tout de même 68 % à rejeter une hausse de la fiscalité.
Pour mémoire, 600 millions d'euros avaient été débloqués en plus dans le budget 2016 pour renforcer les moyens consacrés à la sécurité. Un effort opéré au prix d'une dégradation des déficits.
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