dimanche, 14 août 2016
L’imam modéré qui veut purifier l’Italie
Ce n’est pas pour le tumulte – assez ordinaire dans les pays latins – sur le plateau de « Dalla vostra parte » du 28 juillet dernier que l’émission a indigné nombre d’Italiens. Mais pour les propos tenus par Sharif Lorenzini, représentant de la communauté islamique d’Italie et imam de Bar.
Après une demi-heure d’apparente pondération, ce dernier en appelle à la purification de l’Italie, en réponse au journaliste Filippo Facci, qui n’avait pas hésité à évoquer « l’incompatibilité de fond » entre la culture italienne et l’islam. Pour le journaliste, les disciples de ce dernier – même les plus honnêtes et modérés – ne sont pas démocrates mais partisans d’une théocratie, et qu’en Europe « on est libre de croire en n’importe quelle religion ou d’être athée ».
Et l’imam de lui rétorquer : « Je suis plus italien que vous ! Vous, allez-vous en ! Ici, c’est chez moi, si vous n’êtes pas content, allez-vous-en ! Moi, je fais avancer l’Italie et je la purifie de personnes telles que vous ! Vous ne méritez même pas d’être appelé Italien. Vous êtes plein de haine, de racisme. Vous devez être rééduqué ! Je suis ici en Italie pour assainir et rééduquer ! »
Un fondamentaliste ? Pas du tout. Sharif Lorenzini est une figure de proue de l’islam modéré dans la péninsule et multiplie les initiatives pour convaincre du caractère pacifique de l’islam et son opposition au terrorisme. Au lendemain de l’égorgement du père Jacques Hamel par des djihadistes, il était allé prier dans une église avec les catholiques.
Son arrogant « Je suis plus italien que vous » ne se rattache pas, ici, à l’habituel argument réduisant la nationalité à un fait bassement fiscal – en vogue chez les immigrationnistes (« Je suis présent sur le sol italien, j’y paie mes impôts, donc je suis italien ») -, mais plutôt à un argument idéologique : je suis plus italien que vous, car je fais progresser le pays vers toujours plus de mondialisme, de cosmopolitisme et je participe de sa déculturation (là où culture traditionnelle est synonyme d’arriération).
En cela, la religion mahométane épouse parfaitement certaines notions de la société libérale dont elle partage le désir d’homogénéisation planétaire et la volonté d’éradiquer la culture européenne enracinée qui y fait barrage. Ainsi, fidèle à la pratique coranique de la taqiya 1, l’imam feint d’adhérer à cette « ouverture mentale » occidentale dans le but de conquérir du terrain pour qu’un jour, cette même société libérale soit terrassée par le credo de l’islam. C’est là sa logique de prosélytisme, un impératif pour le croyant. Il n’y a aucun jugement de valeur à l’affirmer, et sans cela, il ne s’agirait plus d’islam.
Et ceux de nos compatriotes qui en espèrent sa transformation en credo laïque, un peu à la manière du christianisme européen, s’illusionnent parce qu’acquis au relativisme du « tout vaut tout », ils ne l’analysent qu’à travers la comparaison avec la chrétienté. Un raisonnement sans fondement, relevant d’une certaine ignorance du reste du monde et qui est, quand même, une négation flagrante des différences.
Notes:
- Possibilité, pour le croyant, de recourir à la dissimulation et au mensonge pour faire avancer l’islam.
Audrey D’Aguanno
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