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vendredi, 26 août 2016

L’islamophobie n’existe pas…

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Il est grand temps de revenir à plus de cohérence. Le terme de « phobie » en dehors de son emploi médical est scandaleux.

La famille des phobies s’accroît sans cesse sans que ceux qui utilisent les mots qu’elle engendre semblent avoir conscience de la stupidité et du danger qu’ils contiennent. Les « phobies » sont avant tout des armes contre la liberté de penser et de critiquer.

D’abord, le mot possède un sens rigoureux qui appartient au vocabulaire de la psychiatrie. La phobie est une peur paralysante, pathologique, démesurée par rapport à ce qui la provoque. Ainsi, un claustrophobe sera paniqué dans un ascenseur bloqué. Le fait d’être intellectuellement hostile à des idées, à des comportements, n’a strictement rien à voir avec une phobie. Ce n’est pas une peur irrationnelle mais une démarche argumentée. L’emploi du mot phobie pour désigner cette attitude est une escroquerie intellectuelle qui consiste à faire passer une opinion pour une maladie, procédé habituel des idéologies totalitaires. La phobie, peur excessive, dénuée de fondement objectif, va quitter le domaine médical pour la politique avec la xénophobie.

Le racisme est souvent confondu avec la xénophobie. Le racisme repose sur l’idée qu’il y a des groupes humains fondés sur une identité génétique qui leur conférerait une place dans une hiérarchie supposée de l’humanité. Le terme de race n’a aucune valeur scientifique. Il est utilisé pour justifier des politiques et des attitudes qui sont profondément inhumaines. Paradoxalement, c’est l’attitude qui se rapproche le plus d’une « phobie » puisque le racisme peut correspondre à cette peur de l’autre vu comme une menace fantasmée qu’il faut anéantir. L’antisémitisme des nazis est caractéristique de cette pathologie obsessionnelle.

La phobie dépend donc de l’absence de rationalité de l’attitude. Or, l’emploi politique du mot est d’autant plus fréquent qu’il désigne des opinions parfaitement rationnelles. C’est un terme orwellien, totalitaire, qui disqualifie a priori une pensée et celui qui l’exprime. L’homophobie en un exemple éclatant. Outre que ce mot ne veut rien dire (peur du même ?), il interdit toute critique de l’homosexualité. Cette opposition peut correspondre à une conception très logique et raisonnable de l’anthropologie. L’emploi du terme est donc excessif et deviendrait plus légitime face à une répression féroce. Or, celle-ci existe. Elle est le fait des islamistes qui assassinent les personnes homosexuelles.

Mais, attention ! La critique de l’islam, c’est de l’islamophobie ! Le procédé a fait recette. L’islamophobie présumée condamne a priori toute critique de la religion musulmane. Elle dresse un rempart à l’abri duquel on peut proclamer, contre toute évidence, que l’islam est une religion de paix et d’amour et en bas duquel les critiques pourtant fondées sur la lecture du coran et des hadiths, sur l’histoire et sur des pans entiers de l’actualité, passent pour de perfides attaques motivées par de méprisables préjugés. Il est parfaitement légitime dans une démocratie libérale, dans un État de droit, d’exprimer des opinions désagréables pour des personnes ou pour des groupes dès lors qu’il ne s’agit pas d’injures, ni d’insultes ou de diffamations. Si la critique des religions est mal supportée par les croyants, elle est légitime dans la mesure où la religion exprime des idées et qu’on a le droit de les contester. La jurisprudence de la CEDH est constante sur ce point. La zone grise de la critique réside dans la dérision, le ridicule, la caricature, mais paradoxalement notre système les admet plus facilement que les discours avec l’excuse de « l’art » ou du divertissement. Comme on le sait, des islamistes les tolèrent si peu qu’ils tuent pour cela.

Il est grand temps de revenir à plus de cohérence. Le terme de « phobie » en dehors de son emploi médical est scandaleux. Dans une société démocratique et libérale, il est indispensable que chacun puisse dire ce qu’il pense des idées ou des comportements d’autrui. L’islamophobie n’existe pas.

Christian Vanneste

Source : Boulevard Voltaire



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