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dimanche, 28 août 2016

Burkini : Juppé opposé à une loi de "circonstance"

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Le maire de Bordeaux et candidat à la primaire estime qu'il est temps d'arrêter de "jeter de l'huile sur le feu", dans un entretien accordé au "Figaro".

La polémique des arrêtés anti-burkini a agité la classe politique ce vendredi, et Alain Juppé semble suivre le message d'apaisement lancé par Bernard Cazeneuve. Dans un long entretien au Figaro, le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de la droite se dit opposé à une loi « de circonstance » interdisant le burkini, après la décision du Conseil d'État qui a mis un coup d'arrêt à ces interdictions. Il se distingue de son rival, Nicolas Sarkozy, et de plusieurs élus de droite qui réclament une loi pour clarifier la situation. Alain Juppé se veut tranchant et affirme : « Résistons à la tentation d'exiger des lois de circonstance au fil des polémiques médiatiques », afin de ne pas « jeter de l'huile sur le feu ».

S'il reconnaît avoir soutenu les maires qui ont pris des arrêtés anti-burkini ces dernières semaines, l'élu Les Républicains estime que ce sujet doit être traité de manière apaisée et après un temps de réflexion. « La question du port de signes religieux ostentatoires est importante, notamment en ce qu'elle peut constituer pour la femme une forme d'enfermement. Il faudra l'aborder clairement, comme je le propose, dans un accord global entre l'État et les représentants du culte musulman », indique-t-il dans le quotidien, avant d'inviter à « calmer le jeu d'un côté comme de l'autre ». L'ex-Premier ministre s'était déjà déclaré contre l'interdiction du voile à l'université prônée par Nicolas Sarkozy, alors président de LR et pas encore candidat à la primaire des 20 et 27 novembre 2016.

Alors que Nicolas Sarkozy explique que l'identité française est « menacée » et brocarde le concept d'identité heureuse promu par Alain Juppé, notamment dans son ouvrage sorti lundi, celui-ci « réaffirme » cet « objectif ». « Je suis convaincu que cela correspond à une attente profonde de l'opinion », explique-t-il.

Désaccord sur le regroupement familial

Alain Juppé passe aussi à l'offensive face à Nicolas Sarkozy dans cet entretien. Il tacle notamment la suspension du regroupement familial proposée par son rival en estimant que cette attitude n'est « pas humaine ».

« Il veut suspendre le regroupement familial ; à mes yeux, ce n'est pas une attitude humaine », réagit le candidat à la primaire de droite. A contrario, l'ex-Premier ministre souhaite conserver le regroupement familial « à condition que la personne qui souhaite faire venir sa famille puisse justifier d'un revenu de travail ».

Interrogé par Le Figaro sur ses potentiels points de convergence avec l'ancien président de la République, Alain Juppé confie certains points d'entente, notamment sur « le rétablissement des peines planchers, l'effectivité des peines, la construction de places de prison ». Outre la position sur le regroupement familial, Juppé cite parmi ses divergences avec Sarkozy le recours aux ordonnances. « Nicolas Sarkozy considère que gouverner via les ordonnances est une mauvaise méthode. Je suis au contraire persuadé que c'est la voie à suivre », estime le maire de Bordeaux. « Grâce à elles, d'ailleurs, nous sommes sortis de la crise sociale de 1995 et j'ai mené à bien la réforme de l'Assurance-maladie. »

Favori des sondages devant Nicolas Sarkozy, qui entend combler l'écart creusé, Alain Juppé rappelle qu'il souhaite « rassembler la droite dans ses différentes sensibilités », à l'exception de l'extrême droite de par « des points de désaccord définitifs ». « Et s'il y a des électeurs du FN qui, notamment après le Brexit, ouvrent les yeux et veulent revenir, eh bien qu'ils reviennent », poursuit-il.

Le Point

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