Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 06 septembre 2016

Merkel battue sur ses terres par l'extrême droite

6094067_1-0-547937414.jpg

Un an après sa décision d'ouvrir les frontières aux réfugiés, la chancelière subit un revers dans sa propre région. La CDU arrive derrière le parti antimigrants AfD.

Pour Angela Merkel,c'est un sérieux avertissement. A un an des élections générales, la chancelière vient de subir une défaite historique dans le Land du Mecklembourg-Poméranie occidental, son fief électoral. Les sociaux-démocrates du SPD sont arrivés en tête hier, avec 30 % des voix, mais c'est l'extrême droite qui réalise une percée. Pour la première fois dans l'histoire du pays, elle devance les conservateurs de la CDU dans un scrutin régional. Le mouvement populiste antimigrants AfD (Alternative pour l'Allemagne) a obtenu près de 22 % des voix, reléguant le parti de la chancelière en troisième position, avec 19 %.

 Malgré le taux d'étrangers le plus bas d'Allemagne (1,5 %) et quelques milliers de réfugiés, les habitants du Mecklembourg ont été séduits pas les arguments xénophobes de l'AfD. « Nous nous battons pour que l'Allemagne reste aux Allemands et pour que l'Europe ne devienne pas un califat », a répété la tête de liste, Leif-Erik Holm, pendant la campagne.

 

Les électeurs de cette région côtière sur la Baltique, où la densité démographique est la plus faible d'Allemagne n'avaient aucune raison de sanctionner le gouvernement sortant. En dix ans, le chômage a été divisé par deux et le secteur touristique est en plein développement.

Un vote sanction

 Un an après le choix de Merkel d'ouvrir le pays aux réfugiés, le vote protestataire s'interprète clairement comme une sanction contre sa politique migratoire. Plus d'un million de réfugiés sont arrivés en Allemagne en 2015 et le pays en attend encore 300 000 cette année. La vague d'agressions sexuelles à Cologne à la Saint-Sylvestre et les deux attentats de juillet (à chaque fois, il s'agissait de réfugiés) ont plongé les Allemands dans le doute. L'extrême droite, qui était au bord de l'extinction il y a un an, a profité des peurs de la population pour renaître de ses cendres. L'AfD réalise des scores dépassant les 24 % dans certaines régions. Il est présent dans plus de la moitié des Parlements régionaux.

 Mais la chancelière ne remettra pas en cause sa politique migratoire. Malgré une perte de crédibilité, elle reste populaire et n'a pas de rival dans son camp. Aucun candidat à gauche n'est en mesure de l'inquiéter. Elle ne s'est pas encore déclarée candidate pour un quatrième mandat en 2017. Mais personne n'imagine qu'elle puisse y renoncer.

Christophe Bourdoiseau

Le Parisien

Les commentaires sont fermés.