Le centre d'accueil humanitaire pour migrants prévu à Paris ouvrira "autour de la mi-octobre" près de la porte de la Chapelle pour une durée de dix-huit mois. Un second centre dédié aux femmes et aux familles est prévu dans l'ancienne usine des eaux à Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, et verra le jour "d'ici la fin de l'année", a annoncé ce mardi la maire de la capitale Anne Hidalgo.
Pour une période de cinq à dix jours
Le site parisien, d'une capacité de "400 lits à l'ouverture" - 600 d'ici la fin de l'année - et installé "dans une ancienne friche SNCF", sera réservé aux homme seuls qui pourront, pour une période "de cinq à dix jours", se poser et "bénéficier d'un bilan médical, d'une aide psychologique" notamment, a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse détaillant ce projet lancé fin mai.
Un investissement initial de 6,5 millions d'euros, pris en charge à 80% par la ville de Paris. Au total, l'État consacrera "au moins 15 millions d'euros en année pleine" au projet, selon Emmanuelle Cosse.
"La vocation première est de mettre à l'abri les personnes en attendant qu'elles soient orientées" vers d'autres dispositifs d'hébergement, a indiqué la maire de Paris. "Ce centre est une première en Europe et il correspond à nos valeurs", a-t-elle ajouté, en assurant agir "avec lucidité et sans naïveté aucune, mais avec humanité, et ça c'est notre devoir".
"Que toutes les personnes soient accueillies dignement"
Une cellule d'accueil, installée dans une bulle gonflable hors du bâtiment et ouverte de 8 à 20 heures, permettra une pré-évaluation par les travailleurs sociaux d'Emmaüs solidarité, association qui s'occupera de la logistique du centre, et l'Office français d'immigration et d'intégration.
L'hébergement se fera dans le bâtiment en dur, subdivisé en huit îlots, avec des chambres en bois préfabriqué de quatre personnes, chacune disposant d'un lit, d'une armoire et d'une prise électrique. Le centre proposera aussi une buanderie, des douches mais pas de cuisine: les repas seront distribués trois fois par jour.
L'idée est "que toutes les personnes soient accueillies dignement, et que très vite on puisse leur offrir une orientation adaptée à leur situation", a souligné Aurélie El Hassak-Marzorati, directrice générale adjointe de l'association. Un "point santé" permettra au Samu social de procéder à un diagnostic infirmier, notamment psychologique.
"Répondre aux besoins du quotidien"
"L'objectif est de répondre aux besoins du quotidien. Recharger son téléphone portable, se poser pour discuter avec un voisin, un ami ou quelqu'un de la famille. On aménage un terrain de football à l'extérieur", a expliqué l'architecte Julien Beller à France Info.
Les premiers travaux d'aménagement ont commencé fin juin. La maire de Paris avait annoncé ce projet, affirmant que "nous ne pouvons plus accepter la situation humanitaire et sanitaire" à laquelle les migrants sont réduits sur les campements dans la capitale. Le lieu précis du centre n'avait pas été indiqué pour éviter que toute intervention extérieure ne mette en péril le projet.
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