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lundi, 12 septembre 2016

Antiracisme : attention aux préjugés !

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En ces jours de rentrée, les professeurs d’éducation morale et civique pourraient être tentés par toutes sortes de documentaires bien-pensants et politiquement corrects ; mais ne faudrait-il pas savoir raison garder ? Attention, donc, par exemple, à ce documentaire suisse intitulé Je ne suis pas raciste, mais…, réalisé en octobre 2013 et qui pourrait encore servir de support pédagogique en septembre 2016.

On vous y explique pendant une heure, à coups de démonstrations parfois partiellement scientifiques, que nous sommes conditionnés dès notre plus jeune âge pour « catégoriser » et donc « discriminer ». Outre que ce jugement pourrait paraître hâtif, il est aussi dangereux : serait-il donc inacceptable de « catégoriser » sous prétexte que certains d’entre nous « discriminent » ? Dois-je donc considérer que tous les plombiers peuvent aussi savoir être boulangers, sous prétexte que certains d’entre nous penseraient qu’il est inenvisageable qu’un plombier puisse devenir boulanger ?

Pire : les démonstrations scientifiques s’appuient sur des expériences franchement révoltantes, à l’instar de cette institutrice québécoise qui, sous prétexte d’enseigner la discrimination, décide de faire croire à sa classe que les enfants de moins d’un mètre trente-quatre sont plus intelligents et plus sages que les enfants plus grands, auxquels elle distribue un dossard rouge ! « C’est écrit, c’est prouvé, donc on s’en tient à ça », leur affirme-t-elle. L’un de ces grands enfants finit par demander : « C’est-il normal que je me sente rejeté des autres ? » et avant la fin de la matinée, tous les grands enfants sont en pleurs, mais l’institutrice tient bon jusqu’à la fin de la journée. Qu’a-t-on cherché à prouver ici ? Que les adultes étaient volontairement capables de torturer psychologiquement des enfants en construction ? Ne le savait-on pas déjà ?

Mais il y a des formes de tests plus insidieuses. On montre à des enfants une image avec un enfant noir et un enfant blanc ou bien deux poupées, l’une noire et l’autre blanche. Dans les deux cas, les représentations sont exactement semblables, seule la couleur de peau change. On demande ensuite « Quel enfant est méchant ? » : les enfants (majoritairement blancs dans les tests montrés au début du documentaire) répondent invariablement le blanc, d’où il est conclu qu’il s’agit d’une réponse raciste car « on a une préférence pour son propre groupe et donc on discrimine les autres » (selon l’éthologue Roland Maurer).

Mais il faut attendre les dix dernières minutes du reportage pour voir apparaître des nuances : la même expérience avait déjà été conduite dans les années 50 auprès d’enfants noirs qui donnaient exactement la même réponse. Font-ils donc partie du même groupe que la poupée blanche ? Deux défauts majeurs à cette expérimentation. Le premier défaut provient de l’interprétation du résultat : dans la grande majorité des cultures, la couleur blanche est associée aux notions de « pureté, de propreté » et même de « bonté, de gentillesse ». Il est donc normal que des enfants noirs répondent que la poupée blanche est gentille. Le second défaut tient à la question elle-même, qui sous-entend qu’il faut absolument choisir alors que rien ne distingue les deux poupées (surtout en matière de comportement !) : c’est alors l’enfant atteinte du syndrome de Williams qui a raison lorsqu’elle demande « Je dois dire un au hasard ? » CQFD !

Bertrand Dunouau

Boulevard Voltaire

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