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lundi, 19 septembre 2016

« Retourne au Maroc » : la petite phrase qui ébranle la Belgique

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Les chiens de garde du politiquement correct, toujours avides d’un dérapage, d’une petite phrase qui déplaît, voire d’un mot qui dépasse les pensées de celui qui a le malheur de le prononcer, ne se sont pas privés de se ruer sur leur proie sans défense.
 
Evidemment, Luk Van Biesen, député fédéral d’obédience libérale, aurait été plus inspiré de se taire ce jeudi après-midi dans l’hémicycle parlementaire. Ses opposants ont cru entendre qu’il avait enjoint une de ses collègues socialistes de « retourner au Maroc ». Lui nie avoir tenu de tels propos et prétend, à qui veut encore l’écouter – c’est à dire plus personne -, qu’il affirmait au sujet des travailleurs licenciés de Caterpillar qu’ils « retrouveraient du travail puisqu’ils sont performants, que ce soit ici ou à l’étranger, en Turquie ou au Maroc par exemple ».
 
Les enregistrements des débats à la Chambre semblent – pour le moment – lui donner raison. Peu importe : en terres politiquement correctes, on n’aime rien tant que les curées au cours desquelles le contrevenant n’a pas même le droit de s’expliquer ou de témoigner de sa bonne foi.

Le député écologiste flamand Kristof Calvo, prompt à voir partout des chemises brunes, des bras qui se tendent et l’odeur nauséabonde des années trente, a lancé le premier les hostilités, suivi par toute la classe politico-médiatique. L’occasion était trop belle.
 
Depuis, la Belgique ne parle plus que de ce « racisme ordinaire » qui a de nouveau droit de cité, de ces « propos inadmissibles » proférés par un « sagouin sanguin », de cette « intolérance » dont sont forcément victimes les étrangers, de la « parole raciste » qui se libère jusque dans les Parlements. Si, bien sûr, toute forme de racisme est abjecte, la saillie, peut-être apocryphe, arrange les intérêts d’une petite élite qui sent son pouvoir de nuisance s’effriter et qui a donc fait de Luk Van Biesen la proie idéale.
 
Quoi de plus commode, en effet, pour les cosmopolites de tous bords, lorsque le multiculturalisme montre ses limites et tue, à Paris et à Bruxelles, que de désigner à la vindicte un homme politique qui a peut-être fauté dans le feu de l’action ? Pendant ce temps-là, la plupart des députés évitent de s’interroger sur leurs propres responsabilités dans un monde qui se délite.
 
Meryame Kitir, la victime putative de l’incident, est née en Belgique, à Maasmechelen. Elle entre au Parlement fédéral en 2007 après avoir été ouvrière, et représentante syndicale, au sein de l’usine Ford de Genk qui fermera, finalement, ses portes en 2012. La jeune femme que le « fordisme » a portée au pinacle politique méritait probablement mieux que cette polémique. Luk Van Biesen, quant à lui, attend que la meute lui porte le coup fatal, celui dont on ne se relève jamais en politique.

Gregory Vanden Bruel

Boulevard Voltaire

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