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mardi, 20 septembre 2016

L’islamophobie en Europe préoccupe l’ONU

Les amalgames entre terroristes islamistes et musulmans inquiètent les défenseurs des droits de l’homme.

La montée de l’islamophobie en Europe préoccupe les ONG. Après la récente charge du haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein, contre les discours de haine des leaders populistes à l’encontre des musulmans et des réfugiés, le débat sur la place de l’islam dans les démocraties européennes prend de l’ampleur dans les enceintes onusiennes. A l’initiative du Geneva Centre for Human Rights Advancement and Global Dialogue, dirigé par Idriss Jazairy, ex-ambassadeur d’Algérie auprès de l’ONU, plusieurs personnalités issues du monde musulman ont tenté de mener, en marge de la session du Conseil des droits de l’homme, une réflexion de fond sur la question.

Les attentats commis au nom de l’islam ont causé de terribles dégâts dans les opinions publiques. «Pour les musulmans, c’est la double peine», déplore Idriss Jazairy. «Ils sont à la fois victimes du terrorisme dans le monde arabe et aussi, avec d’autres innocents, en Europe, où ils sont confrontés en outre à la montée d’un populisme qui suscite la peur de l’autre.»

«Il faut que les médias arrêtent d’employer le terme de combattants musulmans à propos des terroristes», exhorte Hanif Hassan Ali Al Qassim, qui préside le conseil d’administration de l’ONG. «Nous devons privilégier le dialogue entre les cultures et les religions. Nous voyons bien que cette peur de l’autre conduit à des décisions absurdes sur le voile et le burkini», explique-t-il.

Pour Zidane Meriboute, auteur de l’étude Les musulmans en Europe. La voie vers l’harmonie sociale, les discriminations dont les musulmans ont été et sont la cible aujourd’hui sont anciennes. Pire, explique-t-il, le moteur de la doctrine des mouvements populistes européens serait l’humiliation des communautés musulmanes fondée sur le racialisme. Tous les intervenants sont d’accord pour dire qu’il faut déconstruire le discours de haine et de peur pour trouver le chemin du vivre-ensemble. Mais pour cela, disent-ils, les pays européens doivent accepter qu’une partie de leur population puisse pratiquer la religion musulmane en toute sérénité.

Idriss Jazairy préconise pour l’Europe «une laïcité inclusive soucieuse des droits de l’homme et non un laïcisme marginalisateur». Malheureusement, si elle s’est fait l’écho de la préoccupation des musulmans, cette conférence n’a pas donné lieu à un vrai débat avec des représentants de pays européens.

Alain Jourdan

Tdg.ch

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