Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 20 septembre 2016

Que retenir de l'enquête sur les musulmans de France

attentats-de-novembre-2015_pics_590.jpg

Religion, famille, politique... Réalisé par Hakim El Karoui après une enquête de Ifop pour l'Institut Montaigne, un rapport publié en exclusivité par les JDD renseigne sur la sociologie et le mode de vie des musulmans de France, en 2016.

 

Des chiffres pour dépassionner le débat. C'est l'objectif du rapport du consultant Hakim El Karoui, de l'Institut Montaigne, après une enquête de neuf mois réalisée par l'Ifop, que publie le JDD dimanche et qui s'attache à esquisser une sociologie des musulmans de France, dans un contexte où les amalgames sont nombreux.

A commencer par leur nombre, souvent exagéré par les théoriciens catastrophistes du "grand remplacement" qui estiment que 8 à 10% des Français seraient de confession musulmane. Selon les estimations de l'Institut Montaigne, ils seraient entre 3 et 4 millions, avec un âge moyen de 35,8 ans. Plus de cinq musulmans de France sur six (84%) ont moins de 50 ans. A noter que la moitié d'entre eux sont nés Français, et qu'ils sont 74% à être de nationalité française.

Rejet de la polygamie à 75%

Deux musulmans de France sur trois (66%) accordent une grande importance à la religion. C'est le même nombre qui pensent que la laïcité permet de pratiquer librement sa religion. La foi, d'ordre privé? Pour 84%, la réponse est oui.

Plus de la moitié des personnes de confession musulmane vivent en couple (55%), parmi lesquels les trois quarts (77%) le sont avec un conjoint musulman. Concernant la famille, ils sont 75% à considérer qu'il est normal que la polygamie soit interdite en France. Six musulmans sur dix (59%) pensent qu'une femme doit pouvoir choisir librement d'avorter.

Davantage de discrimination depuis les attentats

Une majorité occupe un emploi en CDI (55%), un sur dix (10%) est fonctionnaire. En revanche, ils sont dans l'ensemble moins diplômés que les chrétiens, juifs, personnes d'autres confessions ou athées en France : 41% ont un diplôme inférieur au baccalauréat et 15% n'ont aucun diplôme.

Conséquence des raccourcis de certains, 38% se sentent plus discriminésqu'avant les attentats de 2015. Ils sont 58% à estimer que le niveau de discrimination est équivalent. Quatre musulmans sur cinq (82%) considèrent qu'il y a trop d'impôts en France, où ils trouvent également à 74% que les inégalités sociales sont trop nombreuses.

Enfin, au niveau politique, 45% ne se situent ni à droite ni à gauche de l'échiquier politique, quand 30% se disent de gauche et 18% de droite. Près de la moitié (47%) pensent possible qu'un Français de confession musulmane puisse devenir président de la République dans les dix prochaines années.

ENQUÊTE réalisée par téléphone, entre le 13 avril et le 23 mai 2016, auprès de 1.029 personnes de religion ou d'ascendance musulmane extraites d'un échantillon national représentatif (méthode des quotas) de 15.459 personnes âgées de 15 ans et plus, résidant en métropole. Les personnes de religion ou d'ascendance musulmane se répartissent ainsi : 874 de religion musulmane et 155 non musulmanes ayant au moins un parent d'ascendance musulmane. Les quotas ont été définis à partir des données du recensement (Insee 2012).

Le Jdd

Les commentaires sont fermés.