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jeudi, 22 septembre 2016

Chloé, jeune salafiste : la France ne veut pas de nous ? Laissez-moi partir !

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Chloé a 18 ans. Elle est musulmane, vêtue de noir de la tête aux pieds, mains gantées et jilbab. Et elle veut partir en Arabie saoudite pour étudier la théologie musulmane, celle de « l’islam authentique ». Se revendiquant salafiste, sa conversion à la religion mahométane ne semble pas avoir inquiété sa mère, pas plus que son changement vestimentaire. En revanche, lorsqu’elle a annoncé son souhait d’aller faire ses études dans la péninsule Arabique, sa mère a pris peur et l’a signalée à la cellule de « déradicalisation ».

Depuis, Chloé ne peut plus quitter la France et est surveillée par la police. Elle a donc décidé de porter l’affaire en justice et a confié la défense de ses intérêts à Me Emmanuel Ludot. Ce dernier est connu pour être un avocat médiatique. Prêt à défendre n’importe quelle cause pourvu qu’elle lui fasse de la publicité. Nul doute que celle-ci, qui pourrait aboutir, ne cadre pas très bien avec sa défense du mariage homosexuel pour lequel il a plaidé avant la loi Taubira.

Selon la presse, la jeune fille était catholique et se serait convertie il y a un an à l’islam.

Mais qu’est-ce que la presse définit comme catholique ? S’il s’agit d’une personne baptisée, qui n’a reçu aucune éducation religieuse ni ne pratique sa religion, autant dire d’emblée qu’il s’agit d’une agnostique. Dont la conversion à l’islam le plus obscurantiste procède à la fois d’une névrose sérieuse et d’un vide spirituel propre à notre société de consommation. Un catholique qui vit sa foi et reçoit les sacrements ne devient pas salafiste du jour au lendemain.

 Quant à sa mère – la jeune fille a-t-elle un père ? —, sa découverte brutale de ce que sa fille est devenue ne laisse pas d’étonner ! Sa conversion à l’islam n’aurait donc suscité aucune réaction, aucune inquiétude de sa part ? Son emprisonnement volontaire dans des voiles aussi obscurs que sa religion, son comportement, ses fréquentations ? Il a fallu, visiblement, qu’elle annonce sa volonté de partir pour l’Arabie pour faire enfin réagir l’auteur de ses jours. Serait-elle restée sagement à la maison, enfermée dans son jilbab, sans doute sa mère n’y aurait rien trouvé à redire. Le vivre ensemble…

Enfin, la jeune salafiste n’a pas perdu tout bon sens. Elle déclare crûment : « La France ne veut pas de nous ? Très bien, laissez-moi partir, alors. » Le problème est que la France, en tout cas son gouvernement, ne sait pas ce qu’il veut. Mieux vaudrait sans doute laisser ces personnes partir, à condition de ne pas leur permettre de revenir. Ce qui, en l’état de notre droit, est impossible. C’est la raison pour laquelle tant de jeunes, retour de Syrie via la Turquie, sont arrêtés et déférés aux tribunaux sous diverses incriminations en lien avec le terrorisme.

Une fois encore, le tribunal administratif, et derrière lui le Conseil d’État, donneront sans doute raison à cette jeune fille. Il existe un précédent, à l’occasion duquel un « radicalisé » a été autorisé à quitter le territoire pour suivre de passionnantes études de théologie en Arabie. Ce faisant, et comme dans l’affaire du burkini, les juridictions administratives démontreront par l’absurde le vide juridique à propos de la place de l’islam en France. Un vide juridique que personne, à ce jour, ne sait combler sans évoquer la laïcité et mettre en parallèle toute les religions, comme si l’Évangile se comparait au Coran…

François Teutsch

Boulevard Voltaire

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