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mercredi, 28 septembre 2016

Accueil des réfugiés : Juppé cherche des lieux à Bordeaux

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Lors du Conseil municipal de lundi, le maire et président de la Métropole a annoncé un recensement de lieux d’accueil possibles dans l’agglomération. Avec quelques conditions

Il y avait d'un côté un « vœu » du Front national : « Je ne l'accepterai pas, notamment parce qu'elle s'oppose à l'accueil de migrants ». Il y avait la motion des élus PS et écologistes : « Elle ne convient pas parce qu'elle ne répond pas aux conditions que je viens d'exposer ».

Voilà comment Alain Juppé, pris « entre deux vœux » opposés de ses opposants d'extrême droite et de gauche, est parvenu hier à s'en tenir à distance et à dire que des réfugiés de Calais seront certainement accueillis dans la Métropole, sans jamais approuver explicitement le plan du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

"Enjeu national" dit la gauche

La gauche avait proposé un texte (sans doute rédigé à la va-vite), souhaitant que la Ville prenne « toute sa part » - en référence à Michel Rocard - « de cet enjeu national, à l'instar d'autres Villes de la métropole comme Mérignac et Le Bouscat ». « Vous oubliez que nous accueillons des migrants à Caudéran depuis des mois, que Pessac accueille un centre à la demande du préfet », a rétorqué le maire. Certes pas des réfugiés ou migrants de Calais, mais quand même.

Le maire ne pouvait de toute façon ni paraître céder un pouce au FN, ni se rallier à un texte émanant de la gauche, même « plus humaniste que politique », ont tenté de plaider les amis de Michèle Delaunay et Vincent Feltesse. Alain Juppé a sobrement annoncé aux élus qu'il avait rencontré le préfet sur cette question. Et qu'il y a pour lui « des conditions » à l'accueil de migrants de Calais : que l'accueil soit « strictement réservé aux demandeurs d'asile et pas aux personnes en situation irrégulière ». Qu'il devra s'agir de « petits groupes de 30 ou 40 personnes, en accord avec les maires », et qu'ils soient « sous la responsabilité de l'État, c'est-à-dire du préfet ».

Un propos au millimètre

Moyennant quoi, le président de Bordeaux Métropole a « engagé un recensement des sites possibles » dans l'agglomération. « Lorsque ce recensement sera effectué, je le transmettrai au préfet afin qu'il puisse en discuter avec les maires », a indiqué M. Juppé. Sur le sujet, le maire et candidat à la primaire présidentielle de la droite et du centre a visiblement mesuré son propos au millimètre. Pas question de se laisser embarquer dans un commentaire sur le vote hostile du Conseil municipal d'Arès. « Une attitude honteuse », avait lancé Pierre Hurmic (EELV). Du coup, aucun des adjoints ou adjointes de Juppé ne s'en est mêlé.

Il est vrai que le vote, ou non, d'un « vœu » au Conseil municipal n'engage que le débat politique du moment. Mais le débat ne sera sans doute guère différent si le conseil doit plus tard se prononcer sur la mise à disposition d'un lieu d'accueil dans la ville.

Gilles Guitton

Sud ouest

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