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mardi, 04 octobre 2016

En Allemagne de l’Est, les violences anti-réfugiés troublent la fête de la réunification

 

 

Le gouvernement s’inquiète de l’impact des violences racistes sur le développement économique et social des Länder de l’Est.

Vingt-six ans après la réunification, dont l'anniversaire est célébré ce lundi à Dresde, la multiplication des agressions anti-réfugiés dans les Länder de l'Est inquiète sérieusement le gouvernement allemand. « Le racisme, l'extrême droite et l'intolérance représentent un grand danger pour le développement social, mais aussi économique des nouveaux Länder », s'alarme Iris Gleicke, secrétaire d'Etat en charge des Länder de l'Est.

Tensions palpables

 

Témoignant de tensions palpables, dans la nuit de samedi à dimanche, avant le début des célébrations, trois voitures de police ont été incendiées et détruites. Les autorités soupçonnent un acte criminel inspiré par des motivations politiques avant les célébrations.

Si Dresde abrite l'ancienne fabrique de tabac Yenidze, dont l'architecture s'inspire d'une mosquée, la capitale de la Saxe est aussi le berceau du mouvement anti-islam Pegida. Et le théâtre de violences racistes. La semaine dernière, deux explosions ont eu lieu dans une mosquée et le centre de congrès où le président de la République, ­Joachim Gauck, avait prévu de tenir une réception ce lundi. Cette série, qui n'a pas fait de victimes, intervient après les violences entre des membres de l'extrême droite et des réfugiés dans la petite ville de ­Bautzen. L'an dernier, des manifestants s'opposant à la création d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile s'étaient livrés à de violents affrontements contre la police à Heidenau.
 

Risque d' « effet repoussoir »

 

En 2015, année durant laquelle 890.000 réfugiés sont venus en Allemagne, la police a recensé plus de 1.000 délits dans tout le pays ­contre des foyers de réfugiés. La Saxe était proportionnellement plus touchée. La région, qui abrite des usines de BMW ou Porsche, craint de voir sa réputation mise à mal. « Nous ne redoutons pas seulement une baisse des investissements, précise Reinhard Pätz, directeur général de la Fédération de la mécanique (VDMA) dans les Länder de l'Est. La recherche de main-d'oeuvre qualifiée, souvent déjà difficile, risque de devenir encore plus compliquée. » L'université technique de Dresde redoute aussi un effet « repoussoir » auprès des étudiants ou des enseignants, comme cela semble être le cas pour les touristes. En 2015, la ville, connue pour son église baroque Frauenkirche, a connu sa première baisse de visiteurs (3 %) après six années de hausse.

Thibaut Madelin
 

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