Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 06 octobre 2016

Brexit : les étrangers bientôt listés ?

3584390017.jpg

C’est la proposition choc de la ministre britannique de l’intérieur, Amber Rudd. « Il y a trop de salariés non britanniques » dans les entreprises de sa Majesté, dit-elle, « les entreprises doivent faire la liste du nombre d’étrangers qu’elles emploient » ! Ouahhhhh ! Rien de moins. Le Royaume Uni, ce phare de la civilisation démocratique qui sut résister aux pires heures de l’Europe en 1940, se mettrait à recenser les « étrangers » travaillant sur son sol ? C’est en tous les cas la proposition dont The Times se faisait l’écho dans son édition de ce matin.

On savait que l’équipe de Theresa May plutôt orientée, désormais, vers un Brexit hard. On savait que le contrôle de l’immigration avait prévalu lors du dernier congrès du parti conservateur, le week-end dernier, dans les priorités sur le maintien d’un plein accès au marché unique. Avec Amber Rudd, résolue à privilégier la main d’œuvre nationale, on passe un autre cap. Marine Le Pen en rêvait, Theresa May va le faire.

Il suffit pourtant de séjourner à Londres pour comprendre l’absurdité de cette mesure. Des jeunes de toute l’Europe sont employés dans les services et la restauration, et souvent pour des emplois dont les Britanniques eux-mêmes ne veulent plus.

Quant au ministre de Commerce international, Liam Fox, il a souligné qu'il était hors de question à ce stade de garantir les futurs droits des trois millions de citoyens européens déjà établis au Royaume-Uni. "C'est l'une de nos principales cartes lors des négociations à venir sur le Brexit. On ne va pas l'abattre dès maintenant", a-t-il dit.

Ce matraquage sur l'immigration a suscité de vives critiques dans l'opposition, qui accuse les Tories d'utiliser "des êtres humains comme monnaie d'échange". Les remarques de Liam Fox en particulier "feraient rougir de honte même un Nigel Farage", l'ex-leader controversé de l'Ukip, a fustigé le député travailliste Chuka Umunna. "Ce n'est pas parce qu'il y a vacance de pouvoir à l'Ukip que Theresa May doit s'y engouffrer", a ajouté sa collègue écossaise, Kezia Dugdale.

Ouest France

Les commentaires sont fermés.