Benoît Hamon, candidat à la primaire de la gauche, a qualifié de "grave" ce que "raconte" Jean-Luc Mélenchon sur l'immigration et s'est "désolé" du soi-disant manque de clarté politique du co-fondateur du Parti de gauche sur le sujet.
"J'ai adoré le Mélenchon de Marseille sur l'immigration", a déclaré mardi M. Hamon, en référence à un discours d'avril 2012 de M. Mélenchon vantant le "métissage" de la France. "Mais aujourd'hui je pense que Mélenchon c'est grave ce qu'il raconte", a poursuivi le député des Yvelines, en marge d'un rassemblement consacré au revenu universel d'existence, l'une de ses propositions-phares."Il y a un vrai changement entre le discours du Prado et ce que dit Jean-Luc maintenant", a estimé M. Hamon. "Sauf à être naïf sur le bonhomme, quiconque ne voit pas la différence et ne voit pas qu'il a maintenant un côté à dire: +les migrants je les prends quand ils sont docteurs, les autres il vaut mieux les nourrir là-bas plutôt qu'ils viennent chez nous...
"Le sujet c'est: est-ce qu'on assume de dire que de nouvelles générations d'immigrés enrichiront la France ' Ou l'on se contente de dire que les immigrés qui sont devenus Français ont enrichi la France mais il faut quand même faire une pause parce qu'on n'a pas les moyens de les accueillir", s'est encore demandé l'ancien ministre, en assurant que "faire une pause n'existe pas" en matière d'immigration.
Epinglant également Arnaud Montebourg, son principal concurrent déclaré à la primaire de la gauche organisée par le PS, M. Hamon a assuré que son rival rejoignait M. Mélenchon sur les constats "d'insécurité sociale et d'insécurité culturelle".
"Moi je ne méprise pas l'angoisse identitaire. Ca existe", a relevé M. Hamon. "Sauf que ça me désole de voir que ça structure en partie les prudences voire la transhumance de dirigeants clairs sur ces questions-là auparavant et qui ne le sont plus aujourd'hui. C'est valable pour Arnaud comme pour Jean-Luc."
Lundi, le porte-parole de Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot avait aussi interpellé Jean-Luc Mélenchon sur ce thème.
"On lance un appel à toute la gauche radicale: ne tombons pas dans le piège de l'identité close et refermée sur elle-même", avait déclaré M. Besancenot en exprimant son "désaccord" avec le co-fondateur du Parti de gauche qui avait exprimé son opposition à la liberté d'installation des migrants.
L'Express
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