Malek Boutih comprend le ras-le-bol des policiers. Le député de l'Essonne connaît bien la réalité du terrain dans son département où, à Viry-Châtillon, deux fonctionnaires de police ont été grièvement brûlés dans une attaque aux cocktails Molotov. "La vie est dure pour eux. Les voyous dont il est question, ce ne sont pas simplement des délinquants, ce sont des gens dont je rappelle qu'une partie d'entre eux aident des terroristes qui assassinent des Français et des policiers", estime-t-il au micro de RTL, en trouvant "normal" que les policiers "aient les boules".
À propos des propos de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, estimant que cette révolte des policiers est menée par le Front national, Malek Boutih marque son désaccord avec cette "faute" politique : "Ce n'était pas délicat. C'est une manière de culpabiliser et de montrer du doigt des policiers. En ce moment, on a besoin de les aider (...) Il y a peut-être des gens d'extrême droite qui chauffent, il y en a toujours, mais je ne pense pas que ce soit le cœur du mécontentement". Si le vote frontiste semble avoir atteint 51% lors des régionales de 2015 dans les effectifs de police, l'élu socialiste préfère prendre du recul : "La police a beaucoup changé. Quand vous regardez le visage des policiers, ils n'ont franchement pas tous une tête à voter Front national. Il faut arrêter de les caricaturer".
À propos des propos de Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, estimant que cette révolte des policiers est menée par le Front national, Malek Boutih marque son désaccord avec cette "faute" politique : "Ce n'était pas délicat. C'est une manière de culpabiliser et de montrer du doigt des policiers. En ce moment, on a besoin de les aider (...) Il y a peut-être des gens d'extrême droite qui chauffent, il y en a toujours, mais je ne pense pas que ce soit le cœur du mécontentement". Si le vote frontiste semble avoir atteint 51% lors des régionales de 2015 dans les effectifs de police, l'élu socialiste préfère prendre du recul : "La police a beaucoup changé. Quand vous regardez le visage des policiers, ils n'ont franchement pas tous une tête à voter Front national. Il faut arrêter de les caricaturer".
Ne plus se focaliser sur les voyous
Face à cette flambée de violence qui resurgit dans les banlieues depuis quelque temps, l'élu socialiste veut de nouveaux et vrais moyens pour éteindre l'incendie. Mais il ne veut plus des "gadgets" tels que les "peines de plus en plus répressives" qui, selon lui, ne dissuadent en rien les fauteurs de trouble. "On a affaire à des sortes de kamikazes. Il faut donc réussir à isoler les voyous du reste de la population et de la jeunesse. Il y a une vraie offensive anti-racaille à avoir dans les banlieues".
Connu pour être l'un des premiers à dynamiter le discours classique de la gauche sur les problèmes de la banlieue, Malek Boutih réclame un "changement de méthode profond" dans la politique de la ville qui a tout misé sur les centres-villes et oublié les banlieues : "Ce qui se cache derrière, c'est la prise d'otages de millions de gens qui vivent dans ces banlieues par un nouveau gangstérisme né de la prohibition de la drogue, né de l'abandon des territoires, né d'une décentralisation qui fait qu'on a des élus locaux qui parlementent avec les voyous ou les laissent faire".
Connu pour être l'un des premiers à dynamiter le discours classique de la gauche sur les problèmes de la banlieue, Malek Boutih réclame un "changement de méthode profond" dans la politique de la ville qui a tout misé sur les centres-villes et oublié les banlieues : "Ce qui se cache derrière, c'est la prise d'otages de millions de gens qui vivent dans ces banlieues par un nouveau gangstérisme né de la prohibition de la drogue, né de l'abandon des territoires, né d'une décentralisation qui fait qu'on a des élus locaux qui parlementent avec les voyous ou les laissent faire".
Les zones rurales et urbaines abandonnées, c'est là où la France est en train de craquerMalek Boutih
Il milite aussi pour que les pouvoirs publics mettent plus l'accent sur ce qu'il y a de positif dans les banlieues, plutôt que sur les individus qui renvoient une image négative, afin de donner de l'espoir aux habitants : "L'urgence, elle est qu'on ait une politique qui s'arrête de s'occuper de ceux qui sont à la marge, et qu'on s'occupe de tous les jeunes de banlieue qui ne sont pas des voyous. (...) La République doit s'occuper de ceux qui font des efforts". L'ex-président de SOS Racisme estime qu'il y aurait du bon à mettre plus en lumière l'image du "petit gosse qui se lève à 6h30 du matin pour aller au collège et qui morfle pour réussir". De cette façon, il estime que la société sera plus encline à mettre sur la touche les délinquants. "Le contrôle des voyous viendra d'un travail de police et de justice, mais aussi du fait que la population les rejette. Or, aujourd'hui, ils sont parfois comme des poissons dans l'eau dans certains quartiers".
Pour Malek Boutih, l'échec est né il y a trente ans, avec une erreur d'analyse faite aussi bien par la gauche que par la droite. "On paie le prix d'avoir pensé que la République s'adressait à des individus, or il y a des logiques de territoire. Les zones rurales et urbaines abandonnées, c'est là où la France est en train de craquer. Il faut que l'État se réinvestisse dans les territoires. Qu'on arrête simplement de donner des chèques à des élus et des associations. La politique du chèque, c'est une politique d'échec".
Pour Malek Boutih, l'échec est né il y a trente ans, avec une erreur d'analyse faite aussi bien par la gauche que par la droite. "On paie le prix d'avoir pensé que la République s'adressait à des individus, or il y a des logiques de territoire. Les zones rurales et urbaines abandonnées, c'est là où la France est en train de craquer. Il faut que l'État se réinvestisse dans les territoires. Qu'on arrête simplement de donner des chèques à des élus et des associations. La politique du chèque, c'est une politique d'échec".
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