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dimanche, 23 octobre 2016

De Camel Bechikh à Jean-Frédéric Poisson, les lignes bougent !

 

 
« Faire bouger les lignes », éternelle antienne de politologues plus ou moins aguerris… Il est un fait que ces dernières n’ont besoin de personne pour bouger, puisque bougeant toutes seules comme des grandes. Quelques exemples ?




Le collectif Banlieues patriotes, du lepéniste Jordan Bardella, qui, dans sa première émission intitulée « Mon quartier la France », reçoit Camel Bechikh, bien connu de nos lecteurs en tant que président de Fils de France, association de Français patriotes et de confession musulmane. 

Aussitôt, pataquès, articles indignés venant de médias de gauche et de droite… Car Camel Bechikh est proche de Tareq Oubrou, recteur de la mosquée de Bordeaux, et tous deux viennent de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France), organisation issue de la mouvance des Frères musulmans. UOIF dont Marion Maréchal-Le Pen demandait naguère la dissolution, avant que cette exigence ne disparaisse de son viatique. Il est toujours permis de changer d’avis, au contraire de nombre d’imbéciles.

En effet, que ce soit à propos de l’UOIF ou du FN, tant de fantasmes circulent en boucle : la première, épigone d’un islamisme de combat, d’une Oumma fantasmée, et la seconde d’un fascisme éternellement renaissant issu d’une Internationale noire tout autant fantasmatique. Pour la caste médiatique, un musulman sera toujours un barbu belliqueux et assassin, tandis qu’il n’y a pas si longtemps, Jean-Marie Le Pen était caricaturé par Plantu, en une du Monde (journal « de référence ») en chemise brune, baudrier et brassard nazi.

Remarquez que, jadis, c’était un Jacques Chirac affublé d’une chemise noire en une du Canard enchaîné. Et que François Mitterrand fut donné pour quasi-« collabo ». Comme quoi…
Revenons-en plutôt à nos moutons. Soit un Camel Bechikh invité par le Front national. 

Le principal incriminé affirme à l’AFP « vouloir parler à tout le monde ». Noble intention et factuellement vérifiable, l’homme ayant été invité à discourir sur nombre de plateaux, radiophoniques comme télévisuels, avec des personnalités aussi diverses que contrastées, tels Alain Finkielkraut, Louis Aliot ou Ariel Wizman. Là où tout se complique, c’est un peu dans l’entrechoc de l’événement qui suit, Marine Le Pen faisant la une de la presse israélienne sur le thème « Le Pen contre la kippa ». Il est vrai que la présidente du FN, entendant interdire toute forme de signes religieux ostentatoires – le voile musulman en ligne de mire –, ne pouvait faire l’économie de la prohibition d’autres éléments vestimentaires tout aussi voyants. Elle ne serait, depuis, pas tout à fait la bienvenue dans l’État hébreu.

Marine Le Pen cible-t-elle un possible réservoir de voix, celui de la classe moyenne musulmane montante, cette fameuse « beurgeoisie », très demandeuse de sécurité, surtout dans ces quartiers où ces compatriotes de confession musulmane sont en première ligne contre l’insécurité et les voitures qui flambent ; les leurs, généralement ? C’est ce qu’affirme Olivier Roy dans une récente livraison de L’Obs, saluant au passage la retenue d’une Marine Le Pen, refusant de sombrer dans l’actuelle hystérie anti-musulmane entretenue par nombre de ludions politico-médiatiques, encensés par une droite de longue date incapable de voir plus loin que le bout de son nez. Et Marion Maréchal-Le Pen de lui emboîter le pas en assurant aux journalistes d’Atlantico que « l’islam peut être compatible avec la République ». On notera que son grand-père ne disait pas autre chose.

Pour tout arranger, Jean-Frédéric Poisson s’invite dans la danse des canards et la piscine aux piranhas : « La proximité de madame Clinton avec les super financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes sont dangereuses pour l’Europe et la France. »

Un Jean-Frédéric Poisson qui assure, par ailleurs, ne pas avoir de problème avec « les musulmans » et demeurer sceptique sur la « chasse au burkini » et la « police des vêtements ». Mais un Jean-Frédéric Poisson désormais en butte à celle de la pensée, à l’instar, dans un registre un peu moindre, d’un Camel Bechikh.
Soit un Jean-Frédéric Poisson, étoile montante de la primaire de la droite et du centre, dont des autorités morales aussi incontournables que le CRIF, Christian Estrosi et Nathalie Kosciusko-Morizet exigent maintenant qu’il se retire desdites primaires. Naïfs étaient ceux qui pensaient que chez Les Républicains, la parole était aux militants.

Certains voulaient que les lignes bougent… Pour bouger, ça bouge !
PS : l’actuel patron du CRIF se nomme Francis Kalifat. Et le chef de Daech, c’est qui, déjà ? Ah oui, Popeck ! Non, Rufus…

Nicolas Gauthier

Boulevard Voltaire 

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