Le patron du Service de renseignement affirme que Winterthour n'est pas un cas isolé mais qu'il ne peut pourtant pas agir en amont.
«Il n'y a pas de base légale qui permette au SRC d'opérer une surveillance généralisée des mosquées et des imams en Suisse», affirme le directeur du SRC Markus Seiler dans une interview au quotidien Aargauer Zeitung publiée lundi. De plus, «les mosquées, leurs imams et les organisations ne sont pas en eux-mêmes le problème».
La menace viendrait «le plus souvent de l'entourage», poursuit Markus Seiler. Le SRC peut agir préventivement lorsque des indices concrets d'une telle menace sont établis.Pas un cas isolé
Et le chef du renseignement de prévenir: le cas de la mosquée An'Nour à Winterthour (ZH) n'est pas isolé. «Il existe d'autres réseaux du même type en Suisse.» Markus Seiler ne souhaite toutefois pas les nommer.
La police cantonale zurichoise a mené mercredi dernier une perquisition dans la mosquée An'Nour (lumière en arabe). Un imam éthiopien, qui avait appelé au meurtre des musulmans non pratiquants, et un membre présumé du comité de l'association ont été placés en détention préventive. Ils sont soupçonnés de provocation au crime et à la violence. Deux autres suspects arrêtés ont été relâchés.
La mosquée a également été suspendue par la Fédération des organisations islamiques. Elle a fait à plusieurs reprises la «une» des médias. Plusieurs jeunes, qui l'auraient fréquentée, seraient partis rejoindre l'Etat islamique (EI) en Syrie.
Dans l'entretien, M. Seiler se contente de dire que le SRC a «connaissance des événements» entourant la mosquée. Mais il refuse de préciser si son service y a pris part, et si oui dans quelle mesure.
SRC à la base
Selon lui, la «majeure partie» des quelque 60 cas arrivés sur la table du Ministère public de la Confédération liés au terrorisme ont été initiés totalement ou en partie par des enquêtes du SRC.
Avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur le renseignement, le 1er septembre 2017, le SRC pourra surveiller une personne à son insu, aussi dans sa sphère privée. Mais il n'y aura pas de surveillance de masse, assure Markus Seiler.
La Suisse fait, «à raison, une différence entre l'extrémisme violent et l'extrémisme politique». Les opinions ne sont pas punissables. Ce qui est pertinent, ce sont les actes, conclut-il.
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