Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 24 novembre 2016

Violences faites aux femmes : et si l’on parlait de la Turquie et du Maghreb ?

 

 

Devant la pression de la rue et les manifestations indignées de milliers de femmes turques, le gouvernement vient de retirer ce mardi le texte présenté par l’AKP (le parti au pouvoir) et approuvé en première lecture par le Parlement jeudi dernier, lequel prévoyait la possibilité, dans certains cas, « d’annuler la condamnation d’une personne pour agression sexuelle sur mineur(e) si elle consent à épouser sa victime ». Ce qui promet, assurément, une vie de couple harmonieuse…

Toutefois, il ne s’agit pas d’un abandon du texte mais seulement d’un « report », le temps pour les moustachus de peaufiner leur manœuvre visant à régulariser les quelque 3.000 mariages forcés avec des mineures qui continuent de se pratiquer chaque année dans les campagnes. Il faut dire – une fois n’est pas coutume – que la fille cadette du président elle-même s’élevait contre ce texte qui prétendait régulariser ainsi les « agressions sexuelles sans contrainte » (sic). Ledit texte sera donc « réexaminé en commission », le temps sans doute de définir ce qu’est une agression sans contrainte (!).

La Turquie ambitionnerait-elle de devenir légalement un paradis pour pédophiles ? L’opposition au gouvernement d’Erdoğan – ce qu’il en reste encore – dénonce, en effet, une tentative de légaliser le mariage des mineur(e)s. « Le monde entier s’emploie à lutter contre la pédophilie, à interdire les mariages d’enfants et à augmenter l’âge minimum du mariage, et tout ce que nous proposent les dirigeants de ce pays en guise de solution, c’est un retour au Moyen Âge », écrit ainsi Mehveş Evin dans Diken (cité par Courrier international). Plus sournoisement, disent certains, il s’agit en fait de légitimer par ce biais le mariage religieux qui, jusqu’ici, doit être confirmé par un mariage civil pour avoir valeur légale. Or, si le mariage religieux est accordé avec un conjoint mineur, ce n’est pas le cas jusqu’ici du mariage civil.

Le jour où notre ministère des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes doit annoncer le « Ve plan de lutte contre les violences faites aux femmes », ce projet de loi du gouvernement Erdoğan mérite qu’on s’y penche.

Dans notre France qui refuse de « discriminer », il n’est évidemment pas question de distinguer les formes et encore moins les auteurs des violences. 

Tout le monde dans le même sac et la prétendue « islamophobie » sera bien gardée, comme le signifiait Julie Gayet dans un film scandaleux (14 millions de cris) qui nous jouait un mariage forcé dans le très chic XVIe arrondissement de Paris. Tous concernés, bien sûr. 
 Eh bien, oui ! Tous concernés, mais pas comme la compagne de François Hollande nous le suggérait. 

Nous sommes concernés parce que 3 à 4 millions de musulmans vivent en France, dont beaucoup sont originaires du Maghreb et du Moyen-Orient, et qu’ils côtoient dans les mosquées plus de 600.000 Turcs en diaspora. Et ce n’est pas à Neuilly ou dans le XVIe qu’on conduit les petites filles à l’autel, mais dans les communautés islamiques.

Dans ces violences qu’on se refuse à décrire et à distinguer, il en est une directement en lien avec ce qui vient d’être évoqué et qui, pourtant, n’affole pas beaucoup les féministes : l’injonction à la virginité.

Dans un article d’avril 2016 paru dans Le Figaro, des médecins en appelaient à « une action publique pour mettre fin à cette pratique jugée archaïque et sexiste », à savoir la « reconstruction d’hymen ». Une clinique de Nice disait alors avoir une quinzaine de demandes par semaine. Des jeunes femmes pressées à l’approche de « la saison des mariages ».

« Toutes ou presque ont la même histoire : une famille musulmane traditionaliste, un “grand amour” révolu et, désormais, une seule obsession : se faire refaire une virginité », pouvait-on lire. « Pour certaines, c’est la triple peine ! Élevées en France, elles doivent quitter leur amoureux et se résoudre à un mariage arrangé au bled. Avec toute la belle-famille qui attendra le drap taché de sang derrière la porte… »

Avec la loi des amis d’Erdoğan, les chirurgiens vont faire fortune !

Marie Delarue

Source 

Les commentaires sont fermés.