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lundi, 12 décembre 2016

Migrants en Allemagne : trois petits tours … et puis s’en vont

 

 
Angela Merkel – « Mutti », pour les intimes -, la bonne mère d’outre-Rhin, aurait-elle un problème avec sa progéniture ?
Confrontée à une courbe démographique en piteux déclin, ne faisant plus assez d’enfants, l’Allemagne a décidé, depuis longtemps déjà, d’adopter ceux des autres ou (ce qui revient au même) d’importer une main-d’œuvre censée être immédiatement opérationnelle. Mais ce choix que d’autres pays européens ont aussi fait, par facilité, par idéalisme et toujours par renoncement, se retourne parfois contre ses auteurs.

La chaîne d’information en continu LCI nous apprenait, le 9 décembre, que de nombreux migrants, accueillis avec tous les égards dus à leur situation, rechignaient à partager le bonheur germanique et repartaient, là d’où ils venaient. En gros, ils sont venus, ils ont vu et cela ne leur a pas plu. Quel affront pour cette Allemagne qui s’était posée en modèle de pays d’accueil, donnant leçons et conseils aux autres nations européennes ! Quel affront pour la chancelière qui, au grand dam de son ministre de l’Intérieur, avait décidé de gérer elle-même le dossier des migrants ! Quel désaveu pour une chancelière qui vient d’être reconduite à la tête de la CDU… certes avec 80 % des votes, ce qui est très en deçà de ses scores antérieurs ; et sans adversaire, de surcroît.

Sur les 900.000 migrants que l’Allemagne a reçus depuis 2015, ils sont quelques milliers seulement à être repartis. Mais le mouvement, selon notre confrère, s’amplifie et, semaine après semaine, les migrants découragés par les lourdes procédures d’accueil, les déçus d’un pays qu’ils « voyaient autrement », les rebutés par l’apprentissage d’une langue compliquée grossissent la liste des candidats au retour. Le rêve des uns et des autres se casse sur la réalité. 

Le paradis espéré est devenu un enfer normatif.
 La nationalité des migrants souhaitant revenir au pays, principalement des Irakiens et des Afghans, est également significative d’un autre malaise : celui de l’impossible assimilation. La greffe ne prend pas, ne prendra jamais avec certaines populations.

Il n’est pas étonnant que la seule immigration qui ait pris en Allemagne soit turque. L’Empire ottoman hier, la Turquie d’aujourd’hui ont, avec l’Allemagne, des relations anciennes et durables, teintées d’impérialisme et d’arrogance. Aux yeux des Allemands, les Turcs, n’étant pas arabes mais musulmans, ont vocation à régenter un Moyen-Orient totalement incontrôlable. Connivence et respect dominent leurs rapports. 

Les autres ? Ces Érythréens, ces Afghans, ces Irakiens, ces Africains, que font-ils là ? Qu’ils fuient la guerre ou la misère, ils représentent pour l’Allemand moyen la figure du vaincu, voire tout bonnement celle du pauvre bougre victime de sa paresse ou de ses lâchetés ; en tout cas, l’exemple de quelqu’un qui ne sait pas retrousser ses manches et gagner son pain. Autant d’images, autant de clichés peut-être, qu’il n’est jamais bon d’évoquer devant cette nation allemande traumatisée par son passé, engluée aujourd’hui dans sa mauvaise conscience.

Cette mauvaise conscience qui tend la main à tous les damnés de la terre… pour mieux démontrer ensuite que, décidément, l’immigration a ses limites ! 

 Jean-Paul Charbonneau

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