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mardi, 13 décembre 2016

Commerce halal : condamnation au pénal du supermarché le Triangle

 

 
Le 3 novembre dernier, le magasin le Triangle, de Roubaix, était condamné par le tribunal correctionnel de Lille à plusieurs amendes représentant près de 8 000 €. Le supermarché a réagi à notre article paru le lendemain.


Le 3 novembre dernier, une audience du tribunal correctionnel de Lille était l’occasion d’apprendre que le supermarché le Triangle, avait, depuis sa création, fait l’objet de deux séries de contrôles de la Direction départementale de protection des populations, chargée notamment des questions d’hygiène. L’une de deux inspections a eu lieu en 2013, l’autre en 2015. Nous avons publié un article le 4 novembre dernier. L’avocat du Triangle s’inquiète de possibles confusions dans ce texte, notamment entre les deux opérations de la préfecture. Cette position nous surprend.

Un défi commercial 

 

Revoici donc les faits. Ouvert rue de l’Épeule le 22 juin 2013, le commerce fait l’objet d’un contrôle de la DDPP quelques mois plus tard. Lorsque ses agents débarquent dans les allées et les coulisses de la grande surface, ils découvrent des sols laissant à désirer, des portes rouillées… «  Nous avions un impératif d’ouverture, expliquera l’un des co-responsables du magasin à l’audience du 4 novembre dernier. Notre investissement était important et nous ne pouvions pas attendre. Le premier contrôle a eu lieu deux mois après notre inauguration . » «  Nous avons emménagé dans un ancien supermarché vieux de vingt ans, insistera l’investisseur, admettant des manquements. L’état général n’était pas brillant. Ce sont 3 000 m2. Un vrai défi  ! »

Un pulvérisateur de jardin utilisé pour… asperger les pains

 

Les inspecteurs de la DDPP ont observé des problèmes d’affichage. Là, il est question d’origine, de traçabilité de la viande. «  Quand le contrôle a eu lieu, le travail n’était pas achevé, complétera le commerçant face au président Defossez. On ne nous a pas reproché de vendre de la viande avariée. » Un inspecteur de la DDPP le remplacera à la barre. Le fonctionnaire rappelle qu’après une inspection, une entreprise se voit confier un délai pour se mettre en conformité, sous peine, par exemple, de poursuites. La deuxième visite aura lieu en novembre 2013. Le constat ne sera pas plus brillant. Au moment du premier contrôle, les agents étaient tombés sur un pulvérisateur de jardin utilisé pour… asperger les pains. Cette fois, c’est un appareil non destiné aux denrées alimentaires qui est utilisé. De la semoule est également stockée à même le sol. Enfin, des bouteilles de produit d’entretien sont repêchées dans des sachets contenant des épices…

« Le consommateur n’a pas à prendre les risques »
 
Le 3 novembre dernier, le Triangle n’était poursuivi que pour les inspections de 2013. Les débats ont cependant été l’occasion d’apprendre l’existence d’une autre série de vérifications survenues au Triangle, deux ans plus tard, en septembre et novembre 2015. Le représentant de la DDPP en révélera les conclusions à la barre. À l’occasion de ces nouvelles visites, la DDPP découvrira un stockage de viande non protégée dans un chariot dans un atelier, des caisses de viande verdâtre, sans oublier des moisissures dans l’atelier de fabrication de merguez. «  Nous avançons en fonction de nos moyens  », insistera de nouveau le manager face aux magistrats. «  Le consommateur n’a rien demandé, rétorquera alors le procureur Stéphane Magnino. Il n’a pas à prendre les risques. »

Seules les constatations de 2013 étaient poursuivies début novembre. Avec comme sanction plus de 8 000 euros en amendes diverses.

 Lakhdar Belaid 

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