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jeudi, 15 décembre 2016

Attentats de Nice : faut-il être attaqué pour adopter les bonnes mesures ?

 

 

La ville de Nice est-elle en train de devenir le laboratoire de la sécurité urbaine de demain ? Alors que le nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux, préconise des sourires et des mots aimables pour redonner le moral aux policiers, alors qu’Emmanuel Macron annonce le retour à la très socialiste police de proximité pour répondre à la criminalité et au terrorisme, alors que les policiers continuent leurs manifestations, désespérant de se faire entendre par un gouvernement à la dérive, l’enquête sur l’attentat de Nice avance, mettant au jour une organisation bien plus complexe que celle à laquelle on aurait pu croire initialement.
Cinq mois après cet attentat qui a fait, sur la promenade des Anglais, le jour de la fête nationale, 86 morts et 400 blessés de 19 nationalités différentes, l’enquête progresse à grands pas. Loin d’entériner l’action d’un individu isolé qui se serait radicalisé face à son ordinateur, elle met au grand jour un réseau qui a bénéficié de ramifications dans différentes villes de France. À ce jour, ce ne sont pas moins de 11 personnes qui ont été interpellées à Nice et à Nantes, mises en cause, pour certaines d’entre elles, pour avoir procuré des armes à celui qui, au volant de son camion, allait provoquer le carnage que l’on sait. L’enquête actuellement diligentée met ainsi en évidence les relations qui existent entre le « milieu », souvent pourvoyeur de moyens criminels, et les terroristes susceptibles, à tout moment, d’agir sur notre territoire.
Si l’on en doutait encore, c’est donc bien une réponse globale qu’il convient d’apporter aujourd’hui aux phénomènes d’insécurité qui touchent la France. 

Ainsi, la ville de Nice, sans attendre la réaction d’un État défaillant qui en est encore à se demander par quel bout traiter de la question, a décidé de prendre le problème à bras-le-corps.
 – En augmentant tout d’abord son budget sécurité, pour le faire passer de 14 millions à plus de 20 millions par an.

– En renforçant, ensuite, sa police municipale. En effet, en doublant ses effectifs sur le terrain, et en les armant d’armes performantes, cette dernière sera à même de renforcer son efficacité opérationnelle 7 jours sur 7, tout au long de l’année.

– En faisant appel, afin de développer une politique de sécurité urbaine à la hauteur des risques sécuritaires que notre pays court aujourd’hui, à un groupe israélien, le groupe Lotan, qui s’est occupé par le passé de la sécurisation de l’aéroport de Tel Aviv.
Dans ce contexte, l’opposition est flagrante entre les responsables d’une ville qui a connu l’horreur d’un attentat terroriste de grande ampleur et des responsables locaux, pourtant de premier ordre, qui, réunis à l’occasion des états généraux de sécurité locale le 24 novembre dernier à Paris, ont été incapables de faire émerger la moindre solution concrète pour faire évoluer une stratégie adaptée aux enjeux sécuritaires que connaît notre société. 

Faut-il attendre d’être touché par de tels drames pour que nos responsables politiques prennent, enfin, la mesure de leurs responsabilités et adoptent les solutions qui conviennent ? Faut-il attendre le retour des djihadistes et d’attentats toujours plus meurtriers pour que notre pays se donne enfin les moyens, juridiques, matériels et institutionnels, à même de répondre à cette menace ? 

Dans la douleur, la ville de Nice vient de répondre à ces questions. L’organisation et les moyens de notre défense intérieure doivent évoluer rapidement, et chacun doit y prendre sa part.

 Olivier Damien

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