Le 18 décembre 2016 a eu lieu à la Bourse du Travail de Saint Denis la « Conférence Internationale contre l'islamophobie ».
Le discours général concernait la stratégie d'alliance entre associations, syndicats et partis politiques à l'approche des présidentielles en 2017, ainsi que des consignes de vote plus ou moins déguisées. Certains candidats, comme Manuel Valls, ont fait l'objet d'un bashing particulièrement virulent de la part des conférenciers.
Philippe Marlière, militant du mouvement Ensemble ! du Front de Gauche participait à la table ronde animée par Houria Bouteldja du Parti des Indigènes de la République : « l'islamophobie au cœur de la campagne présidentielle ». Il a affirmé que « s'il y a un communautarisme en France, il s'agit du néo-républicanisme laïciste, au cœur du champ politique actuel ». Un vocabulaire tout droit sorti de la droite cléricale du début du 20ème siècle. Pour lui, « l'islamophobie est un écran de fumée politique utilisé pour masquer l'échec patent [de nos politiques] sur les questions politiques et sociales ». Cette rhétorique complotiste, partagée par le CCIF, consistant à faire croire que le gouvernement français fomente et met en place des polémiques autour de l'Islam est contredite par les faits. S'il est indéniable qu'une certaine partie de la droite ou l'extrême-droite veut centrer leur campagne de 2017 autour de questions « identitaires » et souhaiteraient un retour des « valeurs chrétiennes », les récentes polémiques autour de l'Islam n'ont rien à voir et sont pas le fruit d'un complot du gouvernement. L'affaire du burkini d'août 2016, citée lors de la conférence, a d'abord explosé sur les réseaux sociaux, avant que quelques maires de droite ne souhaitent légiférer et que le gouvernement ne s'exprime. Philippe Marlière a ensuite directement plaidé pour « la mise en place d’accommodements » à la laïcité, qui différeraient en fonction des personnes, « comme pour les prestations sociales ».
Stéphane Lavignotte, pasteur protestant de Saint Denis, est intervenu lors d'une table ronde au nom du « christianisme social ». Il s'est dit militant au sein d' « un mouvement du Front de Gauche » (qui est en réalité Ensemble! comme Philippe Marlière) et espère également que Philippe Poutou et Yannick Jadot auront assez de signatures pour se présenter en 2017. Il se plaint de ne pas assez entendre Tariq Ramadan s'exprimer en France et ajoute :
Ismahane Chouder a été la troisième intervenante. Représentante de l'association Participation et Spiritualité Musulmane (PSM), déjà épinglée pour ses liens avec le parti islamiste marocain Al Adl Wal Ihsane et le Cheikh Abdessalam Yassine, elle est également présidente du Collectif Féministe Pour l'Egalité. Fait étonnant, il se trouve dans la salle quelques porte-parole ou militantes d'associations LGBT visiblement fascinées qui n'hésitent pas à applaudir Ismahane Chouder, alors que Participation et Spiritualité Musulmane avait rejoint La Manif Pour Tous dès ses debuts... Ismahane Chouder a listé lors de la conférence « quatre figures emblématiques de l'Islam lorsque l'on parle des musulmans » qui seraient : les terroristes, les radicalisés, les réfugiés et les controverses (voile, halal, prières de rue). Evoquer ces sujets de société, qui peuvent interpeller chaque français en tant que citoyen serait donc... islamophobe. Ismahane Chouder a notamment affirmé que lorsque l'on dit « il faut lutter contre les djihadistes », cela veut dire lutter contre... les « musulmans ». Elle charge alors Manuel Valls, François Hollande ou encore Laurence Rossignol.
Olivier Besancenot a envoyé un message qu'Omar Slaouti (membre du Collectif Ali Ziri et tête de liste du NPA) lit au public. Il a dit « regretter de ne pas être présent à cette initiative essentielle » et parle d'un « imprévu personnel ». Olivier Besancenot affirme également de façon conspirationniste qu' « avec l'islamophobie, la classe dirigeante a trouvé comment diviser la classe ouvrière, en instrumentalisant de manière sordide les attentats, et une situation internationale dont elle est largement responsable ». Pour Omar Slaouti, il est légitime de s'opposer aux institutions comme les « institutions européennes » : les jeunes « se méfient de manière rationnelle aux institutions, ce qui explique le Brexit ». Pour lui, cela « se traduit sous le gouvernement Valls (…) par l'utilisation de leviers pour centrer le discours autour de l'islamophobie, de la haine de l'autre (…) et pour pouvoir mener des guerres à l'extérieur ». L'état d'urgence est présenté comme « une arme de destruction massive pour les musulmans ».
La dernière table ronde s'intitulait « face à la répression de l'antiracisme politique et du mouvement social, quelles perspectives ? ». Thomas Coutrot, porte-parole d'Attac, a félicité Houria Bouteldja pour son « excellent bouquin » à propos de son dernier ouvrage Les Blancs, les Juifs et Nous. Ce livre a pourtant été largement critiqué pour ses injonctions sexistes envers les femmes ou les sœurs d' « indigènes » : « Il faudra deviner dans la virilité testostéronée du mâle indigène, la part qui résiste à la domination blanche » , pour l'essentialisation « virile et macho » des « indigènes », pour ses propos anti-féministes et identitaires : « j'appartiens à ma famille, à mon clan, à ma race, à mon quartier, à l'islam, à l'Algérie » ou pour ses éloges à l'homophobie de l'ancien président iranien : « Ahmadinejad, mon héros ». Verveine Angeli (syndicaliste) et Pierre Tartakowski (président de la Ligue des Droits de l'Homme) appellent à un rapprochement et à une convergence des luttes entre le syndicat Solidaire, les associations LDH, Attac, CCIF et les autres associations présentes au meeting (PIR, PSM, ALCIR, camp décolonial...). Marwan Muhammad du CCIF appelle le public et les organisations à venir « remplir » les tribunaux pour faire pression sur la justice lorsque le CCIF y est présent.
Sihame Assbague a affirmé elle-aussi que l'état d'urgence cible « les musulmans et les quartiers populaires ». Elle a appellé le public à « refuser le barrage républicain » lors des élections en 2017. Selon elle, l'élection de Donald Trump est due à « la suprématie blanche qui craint le déclin blanc », ce qui expliquerait également le succès de François Fillon à la primaire des Républicains, ou encore le fait que « Manuel Valls puisse vouloir se présenter avec tant d'entrain »...La preuve : ses combats sont « criminalisés », comme la marche de la dignité ou le camp décolonial qui ont été « attaqués de toutes parts », ou la page Facebook du Parti des Indigènes de la République qui est parfois « bloquée par le pouvoir et les organisations antiracistes traditionnelles ». Elle appelle les organisations de gauche à la rejoindre en donnant les conditions pour une alliance : « arrêter de critiquer le terme d'islamophobie », d' « espérer le dévoilement des musulmanes grâce à l'éducation », d' « incriminer les mecs des quartiers populaires », de « refuser le terme de racisme d'état », et de parler de « division et à la racialiation des luttes ».
Finalement, les conférenciers de salle de conférence de la Bourse du Travail de Saint Denis auront certainement réussi en une journée à faire passer à un public d'à peine 300 personnes leurs appels à ne pas voter pour certains candidats. Il paraît que c'est cela, la « lutte contre l'islamophobie » et l' « antiracisme politique ».
Carla Parisi
Programme de la journée du 18 décembre :
9h30 : accueil
Mot de bienvenue de la mairie
10h : L'islamophobie depuis les attentats
Lila Charef (CCIF),
M. Gomès (victime de l'Etat d'urgence),
Stéphane Lavignotte (Pasteur),
Mathieu Lopes (Survie),
Alain Gresh (Orient XXI)
11h30 : De la politique de guerre au rejet des migrants
Houssam El Assimi (collectif La chapelle Debout),
Geneviève Garrigos (ancienne présidente d'Amnesty International), Jean Courtaudière (prêtre à St Denis et membre du service national des relations avec les Musulmans auprès de la conférence des Evêques de France),
Christine Delphy (collectif anti-guerre),
Karine Parrot (Gisti),
Stathis Kouvélakis (universitaire)
Débat avec la salle
14h30 : L'islamophobie au coeur de la campagne présidentielle
Ismahane Chouder (CFPE, PSM),
Omar Slaouti (membre du collectif Ali Ziri),
Amina Damerdji (doctorante),
Philippe Marlière (universitaire)
16h00 : Face à la répression de l'antiracisme politique et du mouvement social : quelles perspectives ?
Marwan Muhammad (CCIF),
Sihame Assebague (Contre-attaques et camp décolonial),
Said Bouamama (FUIQP),
Verveine Angéli (syndicaliste Solidaires),
Meriem Belhadj (Alcir),
Thomas Coutrot (militant altermondialiste),
Pierre Tartakowsky (LDH)
Débat avec la salle
18h30 : Conclusion : Omar Slaouti, Amal Bentounsi (UNPA)
Signataires de l'appel de la conférence :
AFD International,
ATTAC
Association des Marcheurs de 1983
Association Marocaine des Droits Humains section Paris/IDF (AMDH-Paris/IDF)
Association de Lutte Contre l’Islamophobie et les Racismes, Paris 20 ème (ALCIR)
Association des Travailleurs Maghrébins (ATMF)
Association Femmes Plurielles
Association Dell’Arte (Toulouse)
Association Radio Droit de Cité
Autre Maroc
Bruxelles Panthères
CAPJPO-EuroPalestine
Cedetim
Centre d’études postcoloniales de Lyon
Collectif des féministes pour l’Egalité (CFPE)
Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF)
Collectif des Enseignant.es pour l’Abrogation de Loi de 2004 (CEAL)
Collectif des Musulmans de France (CMF)
Collectif “Ni guerres ni état de guerre”
Contre-Attaque(s)
Convergence Citoyenne Ivryenne (CCI)
Coordination nationale Pas sans Nous
Droit à la différence
Ensemble!
Europe solidaire sans frontières (ESSF)
Fondation Frantz Fanon
Français & Musulmans
Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)
Front Antiraciste Alsacien
Identité Plurielle
Les Indivisibles
International Jewish Antizionist Network (IJAN)
Le 93 au coeur de la République
Mouvement du christianisme social,
MRAP de Saint Denis
NPA
Participation et Spiritualité Musulmane (PSM)
Parti des Indigènes de la République (PIR)
Politique et Islam
Reprenons l’Initiative contre les politiques de racialisation (RI)
Réseau pour une gauche décoloniale
Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
Signatures individuelles
Verveine Angeli, syndicaliste
Marie-Hélène Bacqué, professeure des universités
Mounia Benaili, conseillère municipale PG à Juvisy
Boualem Benkhelouf, Maire Adjoint à Aubervilliers
Nadia Ben Moussa, conseiller municipal de Villeneuve St Georges
Mohamed Ben Yakhlef, conseiller municipal de Villeneuve St Georges
Amal Bentounsi (UNPA)
Adda Bekkouche, militant altermondialiste
Olivier Besancenot, NPA
Judith Bernard, enseignante, metteur en scène
Myriam Bouregba, actrice du dialogue islamo chrétien
Antoine Boulangé, enseignant, syndicaliste
Alima Boumediene Thiery, avocate
Marie-Hélène Bourcier, maître de conférences à l’Université Lille 3
Félicien Breton, activiste décolonial
François Brun, NPA
Omar Cheriguene, conseiller municipal de Villeneuve St Georges
Fethi Chouder, Adjoint à la Maire d’Aubervilliers, en charge de la Jeunesse
Françoise Clément, militante altermondialiste
Annick Coupé, militante syndicaliste et associative
Pierre cours-salies, sociologue, membre d’Ensemble !
Thomas Coutrot, économiste, militant associatif
Christine Delphy, féministe
Didier Epsztajn, bloggeur
Éric Hazan, éditeur
Hanane Karimi, doctorante en sociologie, féministe
Pierre Khalfa, militant associatif
Stefan Kipfer, professeur
Stathis Kouvélakis, universitaire
Léopold Lambert, rédacteur en chef de The Funambulist
André Landrain, militant antiraciste, soutien des migrants
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
Marie-Thérèse Lenoir, militantes anti-raciste et soutien aux migrants
Didier Lestrade, journaliste
Nathalie Levallois, militante antiraciste, PG Alfortville
Laurent Lévy, militant d’Ensemble
Raphaël Liogier, Professeur des universités, IEP d’Aix-en-Provence
Yasser Louati, Militant des droits humains et libertés publiques
Stella Magliani-Belkacem, directrice éditoriale de la revue Période
Gustave Massiah, militant altermondialiste
Sanchez Maximilien, Conseiller Municipal de Gentilly
Philippe Marlière, politiste et membre d’Ensemble !
Madjid Messaoudene, élu à Saint-Denis en charge de la lutte contre les discriminations et de l’égalité des droits.
François Munier, militant antiraciste
Fatima Mostefaoui, co-présidente de la coordination Pas sans nous Marseille
Kamel Mouhoubi, PG Reims
Martine Platel, militante associative
Christine Poupin, NPA
Tariq Ramadan, professeur
Marguerite Rollinde, militante
Catherine Samary, militante altermondialiste
Brahim Senouci, écrivain et maître de conférence
Patrick Silberstein, éditeur
Isabelle Stengers, philosophe
Catherine Stern, militantes anti-raciste et soutien aux migrants
Pascal Troadec, Adjoint au maire de Grigny (91), Conseiller de l’agglomération Grand Paris Sud
Béatrice Turpin, réalisatrice
Marie-Christine Vergiat, députée européenne, Gauche unitaire européenne
Louis Weber, éditeur
Héla Yousfi, universitaire
Sophie Zafari, syndicaliste
Avec le soutien :
d’Oumma.com
Source
Le discours général concernait la stratégie d'alliance entre associations, syndicats et partis politiques à l'approche des présidentielles en 2017, ainsi que des consignes de vote plus ou moins déguisées. Certains candidats, comme Manuel Valls, ont fait l'objet d'un bashing particulièrement virulent de la part des conférenciers.
Philippe Marlière, militant du mouvement Ensemble ! du Front de Gauche participait à la table ronde animée par Houria Bouteldja du Parti des Indigènes de la République : « l'islamophobie au cœur de la campagne présidentielle ». Il a affirmé que « s'il y a un communautarisme en France, il s'agit du néo-républicanisme laïciste, au cœur du champ politique actuel ». Un vocabulaire tout droit sorti de la droite cléricale du début du 20ème siècle. Pour lui, « l'islamophobie est un écran de fumée politique utilisé pour masquer l'échec patent [de nos politiques] sur les questions politiques et sociales ». Cette rhétorique complotiste, partagée par le CCIF, consistant à faire croire que le gouvernement français fomente et met en place des polémiques autour de l'Islam est contredite par les faits. S'il est indéniable qu'une certaine partie de la droite ou l'extrême-droite veut centrer leur campagne de 2017 autour de questions « identitaires » et souhaiteraient un retour des « valeurs chrétiennes », les récentes polémiques autour de l'Islam n'ont rien à voir et sont pas le fruit d'un complot du gouvernement. L'affaire du burkini d'août 2016, citée lors de la conférence, a d'abord explosé sur les réseaux sociaux, avant que quelques maires de droite ne souhaitent légiférer et que le gouvernement ne s'exprime. Philippe Marlière a ensuite directement plaidé pour « la mise en place d’accommodements » à la laïcité, qui différeraient en fonction des personnes, « comme pour les prestations sociales ».
Stéphane Lavignotte, pasteur protestant de Saint Denis, est intervenu lors d'une table ronde au nom du « christianisme social ». Il s'est dit militant au sein d' « un mouvement du Front de Gauche » (qui est en réalité Ensemble! comme Philippe Marlière) et espère également que Philippe Poutou et Yannick Jadot auront assez de signatures pour se présenter en 2017. Il se plaint de ne pas assez entendre Tariq Ramadan s'exprimer en France et ajoute :
« il y en a assez de la diabolisation des intellectuels qui font du bien à la France comme Ramadan ! ».Un lobbying en faveur du prédicateur intégriste controversé qu'il poursuit depuis plusieurs années. Stéphane Lavignotte, s'est aussi se dit « fier d'avoir témoigné en faveur d'Houria Bouteldja » lors de son dernier procès.
Ismahane Chouder a été la troisième intervenante. Représentante de l'association Participation et Spiritualité Musulmane (PSM), déjà épinglée pour ses liens avec le parti islamiste marocain Al Adl Wal Ihsane et le Cheikh Abdessalam Yassine, elle est également présidente du Collectif Féministe Pour l'Egalité. Fait étonnant, il se trouve dans la salle quelques porte-parole ou militantes d'associations LGBT visiblement fascinées qui n'hésitent pas à applaudir Ismahane Chouder, alors que Participation et Spiritualité Musulmane avait rejoint La Manif Pour Tous dès ses debuts... Ismahane Chouder a listé lors de la conférence « quatre figures emblématiques de l'Islam lorsque l'on parle des musulmans » qui seraient : les terroristes, les radicalisés, les réfugiés et les controverses (voile, halal, prières de rue). Evoquer ces sujets de société, qui peuvent interpeller chaque français en tant que citoyen serait donc... islamophobe. Ismahane Chouder a notamment affirmé que lorsque l'on dit « il faut lutter contre les djihadistes », cela veut dire lutter contre... les « musulmans ». Elle charge alors Manuel Valls, François Hollande ou encore Laurence Rossignol.
Olivier Besancenot a envoyé un message qu'Omar Slaouti (membre du Collectif Ali Ziri et tête de liste du NPA) lit au public. Il a dit « regretter de ne pas être présent à cette initiative essentielle » et parle d'un « imprévu personnel ». Olivier Besancenot affirme également de façon conspirationniste qu' « avec l'islamophobie, la classe dirigeante a trouvé comment diviser la classe ouvrière, en instrumentalisant de manière sordide les attentats, et une situation internationale dont elle est largement responsable ». Pour Omar Slaouti, il est légitime de s'opposer aux institutions comme les « institutions européennes » : les jeunes « se méfient de manière rationnelle aux institutions, ce qui explique le Brexit ». Pour lui, cela « se traduit sous le gouvernement Valls (…) par l'utilisation de leviers pour centrer le discours autour de l'islamophobie, de la haine de l'autre (…) et pour pouvoir mener des guerres à l'extérieur ». L'état d'urgence est présenté comme « une arme de destruction massive pour les musulmans ».
La dernière table ronde s'intitulait « face à la répression de l'antiracisme politique et du mouvement social, quelles perspectives ? ». Thomas Coutrot, porte-parole d'Attac, a félicité Houria Bouteldja pour son « excellent bouquin » à propos de son dernier ouvrage Les Blancs, les Juifs et Nous. Ce livre a pourtant été largement critiqué pour ses injonctions sexistes envers les femmes ou les sœurs d' « indigènes » : « Il faudra deviner dans la virilité testostéronée du mâle indigène, la part qui résiste à la domination blanche » , pour l'essentialisation « virile et macho » des « indigènes », pour ses propos anti-féministes et identitaires : « j'appartiens à ma famille, à mon clan, à ma race, à mon quartier, à l'islam, à l'Algérie » ou pour ses éloges à l'homophobie de l'ancien président iranien : « Ahmadinejad, mon héros ». Verveine Angeli (syndicaliste) et Pierre Tartakowski (président de la Ligue des Droits de l'Homme) appellent à un rapprochement et à une convergence des luttes entre le syndicat Solidaire, les associations LDH, Attac, CCIF et les autres associations présentes au meeting (PIR, PSM, ALCIR, camp décolonial...). Marwan Muhammad du CCIF appelle le public et les organisations à venir « remplir » les tribunaux pour faire pression sur la justice lorsque le CCIF y est présent.
Sihame Assbague a affirmé elle-aussi que l'état d'urgence cible « les musulmans et les quartiers populaires ». Elle a appellé le public à « refuser le barrage républicain » lors des élections en 2017. Selon elle, l'élection de Donald Trump est due à « la suprématie blanche qui craint le déclin blanc », ce qui expliquerait également le succès de François Fillon à la primaire des Républicains, ou encore le fait que « Manuel Valls puisse vouloir se présenter avec tant d'entrain »...La preuve : ses combats sont « criminalisés », comme la marche de la dignité ou le camp décolonial qui ont été « attaqués de toutes parts », ou la page Facebook du Parti des Indigènes de la République qui est parfois « bloquée par le pouvoir et les organisations antiracistes traditionnelles ». Elle appelle les organisations de gauche à la rejoindre en donnant les conditions pour une alliance : « arrêter de critiquer le terme d'islamophobie », d' « espérer le dévoilement des musulmanes grâce à l'éducation », d' « incriminer les mecs des quartiers populaires », de « refuser le terme de racisme d'état », et de parler de « division et à la racialiation des luttes ».
Finalement, les conférenciers de salle de conférence de la Bourse du Travail de Saint Denis auront certainement réussi en une journée à faire passer à un public d'à peine 300 personnes leurs appels à ne pas voter pour certains candidats. Il paraît que c'est cela, la « lutte contre l'islamophobie » et l' « antiracisme politique ».
Carla Parisi
Programme de la journée du 18 décembre :
9h30 : accueil
Mot de bienvenue de la mairie
10h : L'islamophobie depuis les attentats
Lila Charef (CCIF),
M. Gomès (victime de l'Etat d'urgence),
Stéphane Lavignotte (Pasteur),
Mathieu Lopes (Survie),
Alain Gresh (Orient XXI)
11h30 : De la politique de guerre au rejet des migrants
Houssam El Assimi (collectif La chapelle Debout),
Geneviève Garrigos (ancienne présidente d'Amnesty International), Jean Courtaudière (prêtre à St Denis et membre du service national des relations avec les Musulmans auprès de la conférence des Evêques de France),
Christine Delphy (collectif anti-guerre),
Karine Parrot (Gisti),
Stathis Kouvélakis (universitaire)
Débat avec la salle
14h30 : L'islamophobie au coeur de la campagne présidentielle
Ismahane Chouder (CFPE, PSM),
Omar Slaouti (membre du collectif Ali Ziri),
Amina Damerdji (doctorante),
Philippe Marlière (universitaire)
16h00 : Face à la répression de l'antiracisme politique et du mouvement social : quelles perspectives ?
Marwan Muhammad (CCIF),
Sihame Assebague (Contre-attaques et camp décolonial),
Said Bouamama (FUIQP),
Verveine Angéli (syndicaliste Solidaires),
Meriem Belhadj (Alcir),
Thomas Coutrot (militant altermondialiste),
Pierre Tartakowsky (LDH)
Débat avec la salle
18h30 : Conclusion : Omar Slaouti, Amal Bentounsi (UNPA)
Signataires de l'appel de la conférence :
AFD International,
ATTAC
Association des Marcheurs de 1983
Association Marocaine des Droits Humains section Paris/IDF (AMDH-Paris/IDF)
Association de Lutte Contre l’Islamophobie et les Racismes, Paris 20 ème (ALCIR)
Association des Travailleurs Maghrébins (ATMF)
Association Femmes Plurielles
Association Dell’Arte (Toulouse)
Association Radio Droit de Cité
Autre Maroc
Bruxelles Panthères
CAPJPO-EuroPalestine
Cedetim
Centre d’études postcoloniales de Lyon
Collectif des féministes pour l’Egalité (CFPE)
Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF)
Collectif des Enseignant.es pour l’Abrogation de Loi de 2004 (CEAL)
Collectif des Musulmans de France (CMF)
Collectif “Ni guerres ni état de guerre”
Contre-Attaque(s)
Convergence Citoyenne Ivryenne (CCI)
Coordination nationale Pas sans Nous
Droit à la différence
Ensemble!
Europe solidaire sans frontières (ESSF)
Fondation Frantz Fanon
Français & Musulmans
Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)
Front Antiraciste Alsacien
Identité Plurielle
Les Indivisibles
International Jewish Antizionist Network (IJAN)
Le 93 au coeur de la République
Mouvement du christianisme social,
MRAP de Saint Denis
NPA
Participation et Spiritualité Musulmane (PSM)
Parti des Indigènes de la République (PIR)
Politique et Islam
Reprenons l’Initiative contre les politiques de racialisation (RI)
Réseau pour une gauche décoloniale
Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
Signatures individuelles
Verveine Angeli, syndicaliste
Marie-Hélène Bacqué, professeure des universités
Mounia Benaili, conseillère municipale PG à Juvisy
Boualem Benkhelouf, Maire Adjoint à Aubervilliers
Nadia Ben Moussa, conseiller municipal de Villeneuve St Georges
Mohamed Ben Yakhlef, conseiller municipal de Villeneuve St Georges
Amal Bentounsi (UNPA)
Adda Bekkouche, militant altermondialiste
Olivier Besancenot, NPA
Judith Bernard, enseignante, metteur en scène
Myriam Bouregba, actrice du dialogue islamo chrétien
Antoine Boulangé, enseignant, syndicaliste
Alima Boumediene Thiery, avocate
Marie-Hélène Bourcier, maître de conférences à l’Université Lille 3
Félicien Breton, activiste décolonial
François Brun, NPA
Omar Cheriguene, conseiller municipal de Villeneuve St Georges
Fethi Chouder, Adjoint à la Maire d’Aubervilliers, en charge de la Jeunesse
Françoise Clément, militante altermondialiste
Annick Coupé, militante syndicaliste et associative
Pierre cours-salies, sociologue, membre d’Ensemble !
Thomas Coutrot, économiste, militant associatif
Christine Delphy, féministe
Didier Epsztajn, bloggeur
Éric Hazan, éditeur
Hanane Karimi, doctorante en sociologie, féministe
Pierre Khalfa, militant associatif
Stefan Kipfer, professeur
Stathis Kouvélakis, universitaire
Léopold Lambert, rédacteur en chef de The Funambulist
André Landrain, militant antiraciste, soutien des migrants
Olivier Le Cour Grandmaison, universitaire
Marie-Thérèse Lenoir, militantes anti-raciste et soutien aux migrants
Didier Lestrade, journaliste
Nathalie Levallois, militante antiraciste, PG Alfortville
Laurent Lévy, militant d’Ensemble
Raphaël Liogier, Professeur des universités, IEP d’Aix-en-Provence
Yasser Louati, Militant des droits humains et libertés publiques
Stella Magliani-Belkacem, directrice éditoriale de la revue Période
Gustave Massiah, militant altermondialiste
Sanchez Maximilien, Conseiller Municipal de Gentilly
Philippe Marlière, politiste et membre d’Ensemble !
Madjid Messaoudene, élu à Saint-Denis en charge de la lutte contre les discriminations et de l’égalité des droits.
François Munier, militant antiraciste
Fatima Mostefaoui, co-présidente de la coordination Pas sans nous Marseille
Kamel Mouhoubi, PG Reims
Martine Platel, militante associative
Christine Poupin, NPA
Tariq Ramadan, professeur
Marguerite Rollinde, militante
Catherine Samary, militante altermondialiste
Brahim Senouci, écrivain et maître de conférence
Patrick Silberstein, éditeur
Isabelle Stengers, philosophe
Catherine Stern, militantes anti-raciste et soutien aux migrants
Pascal Troadec, Adjoint au maire de Grigny (91), Conseiller de l’agglomération Grand Paris Sud
Béatrice Turpin, réalisatrice
Marie-Christine Vergiat, députée européenne, Gauche unitaire européenne
Louis Weber, éditeur
Héla Yousfi, universitaire
Sophie Zafari, syndicaliste
Avec le soutien :
d’Oumma.com
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