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vendredi, 23 décembre 2016

Jihad: le Conseil d'Etat débat du sort d'une mosquée fermée

 

 
Foyer jihadiste en puissance ou salle de prière injustement ciblée? Le sort de la mosquée de Stains, fermée début novembre car soupçonnée par les autorités de promouvoir l'islamisme radical, a été débattu mercredi au Conseil d?État, sans doute pour rien.

Dans quelques heures, l'état d'urgence, dans le cadre duquel la fermeture de cette mosquée de Seine-Saint-Denis a été décidée, prendra fin, avant d'être immédiatement prolongé par une nouvelle loi, votée le 15 décembre et publiée au Journal officiel mardi.
 
Or, selon la loi, a rappelé la représentante du ministère de l'Intérieur, "toutes les mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence tombent en même temps que l'état d'urgence. Si on veut les maintenir, il faut les reprendre, expressément".
 
Les autorités ont donc jusqu'à minuit pour le faire.
 
Mais dans tous les cas, la décision du Conseil d'Etat n'aura que peu d'importance: soit la préfecture de Seine-Saint-Denis renonce à renouveler la mesure de fermeture et le recours n'a plus d'objet, soit elle la renouvelle, et dans ce cas, la mosquée devra intenter un nouveau recours contre cette nouvelle mesure, a expliqué le juge Laurent Olléon.
 
Si aucune décision déterminante n'est attendue dans l'immédiat, l'enjeu est de taille pour la suite: la plus haute juridiction administrative a débattu près de deux heures de la situation de la mosquée de Stains.
 
Les responsables de la mosquée Al Rawda, gérée par le Centre culturel franco-égyptien, avaient saisi en urgence le Conseil d'Etat pour contester un "préjudice à la liberté de culte", après la confirmation le 6 décembre de la fermeture de la salle par le tribunal administratif de Montreuil.
 
Les autorités reprochent à la mosquée, qui accueillait près de 600 fidèles lors de la prière du vendredi, d'avoir laissé la parole à un imam qui "tenait ouvertement des prêches radicaux" ou encore de compter parmi ses anciens fidèles "de très nombreux individus jihadistes".
 
Des arguments caduques pour les avocats de l'association, Vincent Brengarth et William Bourdon. Me Brengarth a relevé que la mosquée avait "tout de suite décidé de se séparer de cet imam".
 
"Ce qui compte, a souligné le juge, c'est de savoir si cette mosquée est ou pas un lieu de polarisation de la mouvance salafiste".
 
Aucun doute pour la représentante du ministère, Pascale Léglise, qui cite des notes des services de renseignement: "Une multitude d'individus radicalisés fréquentent cette mosquée, qui est devenue un symbole, le lieu de la dernière prière avant le départ pour le jihad".
 
Elle a aussi rappelé que la mosquée de Stains avait notamment accueilli Fabien Clain, figure du jihad et voix du message sonore du groupe État islamique revendiquant les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis.
 
Le juge Olléon a indiqué qu'il rendrait sa décision "en début de semaine prochaine", relevant que dans tous les cas, cette audience "aura été très utile" pour éclairer la justice comme le gouvernement.
 
Une vingtaine de mosquées et salles de prières présumées radicalisées ont été fermées depuis l'instauration de l'état d'urgence après les attentats du 13 novembre 2015.
 

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