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lundi, 26 décembre 2016

Les terroristes islamistes se placent d’eux-mêmes en dehors du genre humain

On se souvient qu’en février 2015, l’État islamique avait filmé le supplice d’un pilote jordanien, brûlé vif, et en avait diffusé la vidéo. Il a réitéré jeudi dernier en montrant la mort, dans les mêmes circonstances horribles, de deux soldats turcs : ils sont extirpés d’une cage où ils étaient enfermés, enchaînés et brûlés vifs, quelque part en Syrie. 

Alors que l’opinion internationale s’est beaucoup apitoyée sur le sort des rebelles prétendument « modérés » d’Alep et celui des civils – sans préciser, d’ailleurs, s’ils étaient ou non heureux d’être délivrés du joug djihadiste –, ces exécutions viennent prouver, s’il en était besoin, que les combattants de l’État islamique sont loin d’être des anges. 

Certes, la prise d’Alep-Est a fait de nombreux morts. C’est, malheureusement, le lot de toute guerre. En France, les bombardements alliés pendant la Seconde Guerre mondiale ont montré qu’en matière de vies humaines, rares sont les pays qui se soucient des victimes civiles : des villes comme Le Havre, Lorient, Brest ou Saint-Nazaire furent rasées, notamment par les Américains qui bombardaient de jour, à haute altitude.

Faut-il rappeler le bombardement de Dresde, en février 1945 ? Faut-il parler de ces véritables crimes contre l’humanité que furent les envois de bombes nucléaires contre Hiroshima et Nagasaki, les 6 et 9 août 1945 ? Ces quelques exemples sont l’illustration d’une triste réalité : toute guerre est sale, tue, mutile, blesse physiquement et moralement, soldats et civils, massacre des enfants, brise des familles.

Aussi est-il révoltant d’entendre ceux qui n’ont pas hésité, sous prétexte d’une fin qu’ils considéraient comme bonne, à utiliser les pires moyens donner la leçon à d’autres nations.

Ils feraient mieux de méditer cette parole simple de Prévert dans son poème : « Oh Barbara/Quelle connerie la guerre. »
 Sans compter que l’indignation est le plus souvent à sens unique. Certes, dans la bataille d’Alep, les bombes russes et syriennes ont semé la destruction et la mort. Mais les politiciens donneurs de leçons et les médias de la pensée unique ont, pour la plupart, négligé d’évoquer les habitants d’Alep-Ouest qui subissaient les obus de mortiers et les bonbonnes de gaz remplies de clous et d’explosif envoyés par les « rebelles » d’Alep-Est, à l’égard desquels les puissances occidentales sont si indulgentes.

Toute guerre, fût-elle nécessaire, est un mal en soi. Mais les attentats islamistes sont d’une autre nature. Ils marquent le réveil de l’inhumanité qui sommeille en chacun des hommes, surtout lorsqu’elle est renforcée par le fanatisme religieux. Cet événement tragique, la cruauté, le scénario macabre, la mise en scène réfléchie de ces mises à mort par le feu relèvent de la barbarie. Pire encore : ceux qui les ont ordonnées et exécutées se sont placés d’eux-mêmes en dehors du genre humain.

Jean-Michel Léost

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