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vendredi, 06 janvier 2017

« Feux de la Saint-Sylvestre » : les premiers gros mensonges de Bruno Le Roux

Il suffit de le regarder pour comprendre que Bruno Le Roux, notre nouveau ministre de l’Intérieur, est un homme jovial. Il a l’air d’un bon gros nounours, d’une sorte de doudou propre à réconforter les populations. Alors, en ce premier jour de la nouvelle année, il s’est collé à la tâche avec enthousiasme : rassurer !


Dans son communiqué sur les « traditions » de la Saint-Sylvestre, il nous a ainsi apporté la bonne nouvelle d’après réveillon : « Cette année encore, le bilan des véhicules brûlés démontre qu’aussi intolérable soit-il, le phénomène est contenu par rapport à 2016, avec 650 mises à feu directes, là où elles étaient 602 l’an passé. Sur les cinq dernières années, le nombre de véhicules brûlés a diminué de 20 %. »

Retenez bien cette expression : « les mises à feu directes ». Elle signifie que notre joufflu ministre a changé son mode de calcul. Désormais, le premier flic de France ne décompte que les départs de feu et non pas le nombre de voitures incendiées. C’est moins choquant pour les braves gens. Le Monde a repris les chiffres, et fait les calculs : « Le nombre de véhicules incendiés a en fait connu une forte augmentation de 19 % par rapport à l’année dernière. » Dès lors, parler de « phénomène contenu » est un gros mensonge.
De même, affirmer que la Saint-Sylvestre s’est « déroulée sans incident majeur » en déplorant seulement « quelques tensions ou troubles à l’ordre public », c’est prendre les Français pour des imbéciles. Surtout, c’est prendre pour banales les véritables scènes de guérilla urbaine qui se sont déroulées dans maints quartiers. En visite de courtoisie dans une caserne de pompiers parisienne, Bruno Le Roux a félicité et remercié « les 100.000 forces de sécurité qui étaient mobilisées », « les 40.000 sapeurs-pompiers sur le territoire » et les « forces associatives mobilisées sur la sécurité civile […] qui ont permis d’avoir un 31 décembre qui s’est particulièrement bien passé ». Ah ! Quel sens faut-il donner à cet adverbe ? À quoi s’attendait-il, au juste, notre ministre ?
Quand on lit la presse régionale, on fait pourtant des découvertes intéressantes. Un peu partout, policiers et pompiers ont été victimes d’agressions, occasionnant l’arrestation de 454 personnes, dont 301 ont été placées en garde à vue. Le site Breizh-Info.com, qui a envoyé ses journalistes sur le terrain dans cette nuit de la Saint-Sylvestre, rapporte une ambiance assez éloignée des propos officiels. Quand le préfet annonce « Pas d’événement particulier à signaler. La nuit a été plutôt calme en Loire-Atlantique », les témoins rapportent des embuscades montées par des gamins de 12 à 16 ans et des pompiers empêchés d’intervenir avant que les lieux ne soient sécurisés par des dizaines de policiers ou CRS : « Sur un passage piéton au béton fraîchement fondu par un feu allumé par eux, ils jettent des morceaux de verre obtenus en cassant l’Abribus voisin. Ils rajoutent également un panneau de signalisation et des clous. » D’où l’interrogation : comment se fait-il que « le calme ne puisse même pas être assuré malgré un déploiement aussi massif des forces de l’ordre » ?

C’est la bonne question, en effet. Nous sommes « en guerre », ne cesse-t-on de nous répéter, raison pour laquelle nous sommes « en état d’urgence » ; et malgré l’impressionnante mobilisation des forces de l’ordre, on n’est même pas capable d’empêcher des bandes d’adolescents de s’entraîner à la guérilla urbaine ?
On nous dit que Daech n’a qu’un but : nous conduire à la guerre civile… Dès lors, je ne donne pas cher de notre peau !

Marie Delarue

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