Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 07 janvier 2017

La dette de la France vis-à-vis des colonies ? Parlons-en !

François Hollande s’est engagé, ce 19 décembre 2016, à faciliter l’accession à la nationalité française aux soldats sénégalais ayant participé aux combats pour la libération de la France.

Il me semble nécessaire de rafraîchir certaines mémoires et, tout en rendant hommage aux régiments coloniaux qui participèrent à cette libération de la France, de rappeler qu’en 1943, ils étaient composés de 410.000 mobilisés (57 % de Maghrébins et 43 % de pieds-noirs, soit 16 % de la population française d’Algérie, la communauté la plus engagée dans ce conflit mondial).
Il est donc faux de prétendre, par exemple, que l’armée du général de Lattre de Tassigny était composée de 60 % de Maghrébins car dans ce pourcentage sont incorporés les pieds-noirs, assimilés donc aux Arabes.

L’armée de De Lattre se composait, en réalité, de 50 % de Maghrébins, 32 % de Français d’Algérie, 10 % d’Africains et 8 % de métropolitains. En revanche, il est intéressant de rappeler que des milliers de Maghrébins combattirent aux côtés des nazis, contre la France et ses alliés, et que des milliers poursuivirent leurs exactions, après-guerre, en Algérie.

Notamment la Brigade nord-africaine, créée par Henri Lafont et la star du foot de l’époque, Alexandre Villaplane, et financée et armée par l’homme d’affaires israélien Joseph Joanovici. Combattants recrutés parmi les immigrés maghrébins de la région parisienne, composée principalement d’Algériens et dirigée par le capitaine Mohamed El Maadi.

Cette brigade se distingua surtout par les pillages, les viols et les exactions commis dans les régions de Tulle, Bergerac et Montélimar. 

Elle fut surnommée « SS Mohamed » et se composait de membres du PPA (Parti populaire algérien) et de transfuges du Parti communiste français, qui fournirent le gros de l’encadrement. Citons, également, le cas de Saïd Mohammedi, dit Si Nacer, aspirant de l’armée française, qui s’engagea volontairement dans les Waffen-SS et devint lieutenant d’une Panzerdivision sur le front de l’Est. Il fut décoré de la croix de fer directement par Hitler.
Si Nacer fut envoyé en mission de sabotage en Algérie, dès l’été 1944, dans la région de Tébessa. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, il rejoint le FLN en 1952 et, en 1957, assume le massacre du village de Melouza (315 habitants exterminés par le FLN parce qu’ils refusaient de collaborer).

Nommé colonel et chef d’état-major de l’ALN, puis chef de la Wilaya 3 et, par la suite, député et ministre. Il sera disgracié par le président Boumédiène et, après avoir rejoint les rangs islamistes du FIS, en 1989 en Algérie, il mourra à Paris le 5 décembre 1994.
Et puisqu’il est question des « indigènes », citons le cas du bataillon Deutsche-Arabische 845, créé en 1943 et composé de Nord-Africains, notamment 10.000 Tunisiens. Il combattra en Grèce, Croatie et fut totalement écrasé en s’opposant aux Anglais, en Tunisie.

N’est-il pas un peu tard, 70 ans après, de se souvenir de la « dette de la France » vis-à-vis des « colonies » ?

 Manuel Gomez

Source 

Les commentaires sont fermés.