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dimanche, 08 janvier 2017

Val-de-Marne: 25 ans de prison pour l’assassin d’un trafiquant de drogues

La Cour d’assises du Val-de-Marne a condamné ce vendredi à 25 ans de réclusion criminelle l’assassin d’un trafiquant de drogue qu’il avait tué à la terrasse d’un café.


Cet homme de 41 ans avait semé la panique en 2013 dans la commune cossue de Saint-Mandé (Val-de-Marne). Arrivé à visage découvert dans un bar-restaurant situé à deux pas du périphérique parisien, il avait sorti un pistolet automatique et logé une balle dans la tête de l’un des trois trafiquants avec qui il faisait affaire. Les deux amis de la victime l’avaient immédiatement maîtrisé, avant l’arrivée de la police.

Selon cet homme, déjà condamné pour escroquerie, détention d’arme, trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, il s’agissait du seul moyen de protéger sa famille, « menacée de mort » à plusieurs reprises par la victime et ses acolytes. Des pressions exercées à cause de deux gros convois de cannabis interceptés par les forces de l’ordre françaises, et pour lesquels il avait servi d’intermédiaire en faisant jouer ses relations au Maroc.
Les trois transporteurs réclamaient un troisième convoi. Lui les soupçonnait de travailler avec la police et souhaitait trouver un arrangement financier pour s’extraire d’une situation épineuse. « C’est pas le tuer qui m’intéresse, c’est que cette situation cesse », a maintenu l’accusé face aux jurés. Avant le rendez-vous, il a encore espéré s’arranger avec le trio, mais s’est procuré au cas où son arme le matin-même, qu’il n’a chargée que d’une seule balle. C’est après de nouvelles menaces qu’il aurait tiré, a-t-il juré.

L’instruction a révélé que les transporteurs étaient des indics de la gendarmerie nationale, et étaient aussi en relation avec la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. L’accusation comme la défense souhaitaient en savoir plus, mais un militaire convoqué comme témoin a opposé le « secret défense ». « C’est aussi le procès d’un système (…) qui a installé les indics en position de toute puissance. Sans protection particulière, ils n’auraient jamais fait ce genre de menaces », s’est indigné à l’issue de l’audience Hugues Vigier, un des avocats du condamné. « Il était impossible d’en rester à l’assassinat sans évoquer le contexte », a estimé Jean-David Scemama, l’avocat de la famille de la victime. Mais les menaces « n’étaient pas la raison première de l’assassinat », a-t-il rétorqué. « On a affaire à quelqu’un qui se savait en situation de porte-à-faux et qui a volontairement donné un signal au milieu, qu’il était capable de tuer, pour couper court à tout effet boomerang ».
La cour est allée au-delà des 20 ans de réclusion demandés par l’avocate générale, qui dénonçait un « escroc », incapable de prouver les menaces sur sa famille.

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