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jeudi, 19 janvier 2017

Saccages à Juvisy-sur-Orge : un remake d’Orange mécanique !


C’est à un remake d’Orange mécanique qu’ont été confrontés, samedi soir, les habitants du Plateau, un quartier de Juvisy-sur-Orge dans l’Essonne. Après Viry-Châtillon, c’est la deuxième fois que ce département attire l’attention des médias. Certes, ce n’est pas le seul à défrayer la chronique sécuritaire, mais c’est celui dont est issu l’ancien Premier ministre, actuel candidat aux primaires de la gauche, Manuel Valls. Et on ne peut s’empêcher de rapprocher ces événements des discours triomphalistes, en matière de sécurité, de celui qui fut, un temps aussi, ministre de l’Intérieur.

Ainsi, en plein week-end, une vingtaine de jeunes, cagoulés et armés de barres de fer, de battes de baseball et de machettes, ont fait irruption sur la voie publique, détruisant voitures et halls d’immeubles. Un appartement a même été saccagé, alors que ses occupants (dont un enfant) s’y trouvaient encore. Fort heureusement, il semblerait que ce règlement de comptes entre bandes rivales – puisque c’est de cela qu’il s’agirait – se soit achevé de manière moins dramatique que le film de Stanley Kubrick. Il n’empêche, une telle violence déployée en pleine rue, à une heure où de nombreux passants peuvent circuler, ne peut que poser de nombreuses interrogations sur l’état sécuritaire dans lequel se trouve notre pays.

Depuis des mois, malgré la présence sur le terrain de nombreux militaires et policiers dans le cadre de la lutte antiterroriste, la délinquance ne cesse de s’aggraver. Les chiffres ont été soigneusement « travaillés » par le ministère de l’Intérieur pour que le bilan du quinquennat puisse s’achever sur une note pas trop noire, comme ce sera sans doute le cas dans d’autres domaines (chômage, dette). Mais les faits sont là, têtus, attestant du fait que nombre de nos quartiers deviennent de véritables coupe-gorge.
Ce nouveau fait divers, qui ne manquera pas de provoquer des déclarations tout aussi martiales qu’inefficaces, renvoie à l’organisation et au fonctionnement de nos services de police. Il aura fallu une heure et demie pour que les premiers policiers arrivent sur place et procèdent à des interpellations.

Ce délai, anormalement long, s’explique pourtant de différentes manières. 
 Tout d’abord, le jour et l’heure où se sont déroulés les faits. Le samedi soir correspondant à une période de la semaine où les effectifs en service, déjà en sous-nombre habituellement, sont les moins nombreux. Ensuite, les repos accordés au cours des fins de semaines, qui sont plus nombreux pour permettre de compenser les heures supplémentaires déjà effectuées. Par ailleurs, cette période est également celle des chevauchements d’effectifs. Les policiers en fin de journée sont sur le point d’être relevés par ceux qui feront la nuit. Ce créneau est donc peu propice à une présence importante sur le terrain. Enfin, la nécessité, pour mener ce type d’intervention, de regrouper un nombre suffisant d’agents pour pouvoir mener la mission en toute sécurité. Ce regroupement, qui peut faire appel à des effectifs venant d’autres commissariats, prend nécessairement du temps.

Ce fait divers rappelle, une fois encore, la nécessité qu’il y a à opérer une vraie réforme de nos services de sécurité. Effectifs et matériels supplémentaires ne suffiront pas à endiguer la montée de violence que connaît notre société. C’est une réforme de fond qu’il faut. À cet égard, les actuelles propositions formulées par nos candidats à la présidentielle sont d’ores et déjà insuffisantes.

 Olivier Damien

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