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samedi, 21 janvier 2017

Au pays de Jérôme Cahuzac, on détruit ou on vend les églises

Il s’appelle Devilliers. Mais les ressemblances s’arrêtent là. Il n’est pas un élu de Vendée et, visiblement, les cloches qui ne sonnent plus, ça ne l’empêche pas de dormir.

Maire d’un superbe village, Penne-d’Agenais (47), dont la basilique Notre-Dame de Peyragude, qui surplombe le Lot, attire les pèlerins, Arnaud Devilliers est d’abord un élu soucieux d’avoir une « une gestion dynamique du patrimoine communal ».

Donc, dans la liste des biens de la commune inutiles et onéreux, il y a l’église de Noaillac. Pas en bon état, c’est certain, la petite église du XVe siècle. 

Les images de Sud-Ouest ou de France 3 en témoignent. On comprend l’édile soucieux des deniers de sa commune :
 « Si l’objectif est de préserver le patrimoine, mieux vaut la céder à un privé qui entretiendrait l’édifice, en respectant un cahier des charges strict puisqu’il est inscrit aux Monuments historiques, plutôt que de le maintenir dans le domaine public et se retrouver avec un tas de pierres dans quelques années, car nous n’avons plus les moyens de le rénover. »

Argument imparable.

Et il faut espérer que cette petite église trouvera, non seulement un amoureux des vieilles pierres (ils sont, en général, nombreux dans le coin), mais, surtout – denrée plus rare -, des chrétiens de bonne volonté.

Mais ce reportage dans la presse locale suscite un certain malaise.
Ne parlons pas de la maladresse de ce maire qui, sur la photo de Sud-Ouest, tout sourire et fier de lui, vous tend les clés de cette pauvre église abandonnée…

Quel symbole… un élu français heureux de se débarrasser de ce fardeau : une église…

Mais on aurait aussi envie de demander à ces élus si soucieux de bonne gestion : qu’avez-vous fait avant, pour qu’on en soit arrivé là ? Vous et votre parti ? M. Devilliers se dit « électron libre ». Ce qui, ici, veut dire quelque chose comme centre droit.

Et quand on leur demandera d’ouvrir un centre culturel islamique ou une mosquée, nul doute que les collectivités sauront trouver les moyens pour satisfaire cette demande, malgré les contraintes qui, paraît-il, les obligent à vendre le patrimoine religieux chrétien.
La gestion, c’est une affaire de priorité, non ?
Naguère, Michel Sardou chantait : « Dans le Lot-et-Garonne, on bouffait du curé »

C’est toujours le cas, mais les curés se font rares. À tel point que l’évêque fait un appel massif à des prêtres africains car, après avoir regroupé les paroisses, il n’a pas de prêtre à y nommer : cinq grandes paroisses sur vingt-six sont sans prêtre. Et on le comprend, notre bon évêque, quand il nous dit lui aussi dans Sud-Ouest : « Je fais tout pour trouver des curés. »

Certes, cela se passe en Lot-et-Garonne, l’un des départements les plus déchristianisés de France, où les francs-maçons anticléricaux font, depuis un siècle, la pluie et le beau temps dans la vie politique locale.

Le dernier de ces illustres, député de cette circonscription où se trouve cette église de Noaillac, s’appelait Jérôme Cahuzac. En 2010, l’un de ses derniers actes de maire, avant sa chute, fut la destruction d’une chapelle de sa ville, jouxtant la mairie, pour faire un parking…

Les temps ont bien changé, même chez nos riches francs-maçons villeneuvois devenus ministres : si Georges Leygues avait financé, sur ses deniers, la construction de la grande église Sainte-Catherine de Villeneuve-sur-Lot, les priorités financières et patrimoniales de M. Cahuzac étaient visiblement différentes.

En 2017, en Lot-et-Garonne, on ne bouffe plus du curé, on se contente de vendre ou de détruire les églises abandonnées.

 Dominique Monthus

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