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dimanche, 29 janvier 2017

Quand les policiers sont la cible quotidienne des dealers

On finirait par s’y habituer : c’est cela qui est grave ! Mercredi soir, à la cité des Tarterêts, un quartier difficile de Corbeil-Essonnes, un équipage de police mène une opération : un pavé lancé à travers le pare-brise blesse un policier. Cinq jours plus tôt, dans la même cité, c’est une policière qui a été touchée par un parpaing : avec un collègue, elle venait de conduire une personne placée en garde à vue au Centre hospitalier sud-francilien. 

Mercredi, les policiers intervenaient dans le cadre d’un trafic de stupéfiants. De quoi se mêlent-ils ? Ne peuvent-ils pas laisser ces auto-entrepreneurs faire tranquillement leur boulot ? Un pavé sur la tête ? La belle affaire ! Les CRS en ont reçu en 1968 : c’étaient des durs à cuire, eux, ils ne se plaignaient pas pour un bobo ! D’ailleurs, Benoît Hamon l’angelot va sans doute expliquer que, si on légalisait la vente du cannabis, toutes ces « incivilités » disparaîtraient. La coke et l’ecstasy aussi ?

Le syndicat Alliance n’est pas de cet avis. Il précise que les policiers ont été « pris à partie par une vingtaine d’individus déterminés ». L’un confie au Figaro : « Ce sont des représailles, parce qu’on fait notre boulot. » Un autre souligne que « nous sommes face à des individus animés d’un sentiment de défiance et d’impunité totale »

Oui, mais ce syndicat est classé à droite : il exagère forcément ! Et l’UNSA Police ? Dans un communiqué, il s’interroge sur l’ordre, donné le 21 janvier, de ne pas intervenir. Pourtant, les caméras de surveillance diffusaient les images « d’une dizaine d’individus gantés, ayant les visages dissimulés, les mains armées de pierres et se cachant derrière les buissons ». Après le nouvel incident du 25, il lance qu’« il est temps de privilégier les interventions efficaces permettant d’intervenir en toute sécurité […] afin de procéder à des interpellations plutôt que de favoriser les sécurisations stériles une fois l’attaque terminée ».

Autant parler dans le vide. Les incidents se multiplient : ces faits divers, dont l’issue pourrait être tragique, sont l’ordinaire des policiers. On peut comprendre leur ras-le-bol quand ils subissent quotidiennement les attaques de ces bandes, intouchables par crainte d’enflammer les banlieues ou pour d’obscures raisons politiciennes. Ou encore du fait d’un angélisme irresponsable, plus prompt à trouver des excuses aux trafiquants qu’à protéger leurs victimes.

En 2012, Samia Ghali, sénatrice socialiste de Marseille, jugeait que seul un recours à l’armée pourrait rétablir le calme dans les cités « gangrenées par la drogue ». Force est de constater que la police n’a pas les effectifs suffisants pour contrôler ces quartiers interdits. Quant à l’armée, ou ce qu’il en reste, elle est déjà suremployée dans des missions extérieures ou dans le cadre de l’opération Sentinelle.

Ce nouveau guet-apens a fait réagir le député LR Éric Ciotti, qui a tweeté : « Nouvelle agression intolérable de policiers à #CorbeilEssonnes. Il est urgent de restaurer l’autorité de l’État partout sur le territoire ! » Belle résolution : que n’a-t-elle été mise en œuvre sous la majorité précédente ! Plus on attend, plus la situation s’aggrave.

Le pire, c’est que ces délinquants sont loin d’être tous des « sauvageons » qui se font de l’argent de poche : les plus dangereux, dont certains se reconvertissent en djihadistes, ont la haine de la France, ne reconnaissent que leur propre loi, rêvent de faire la peau à un flic. Chaque manifestation de faiblesse à leur égard, ils la considèrent comme un signe d’encouragement.

Jean-Michel Léost

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