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mardi, 13 juin 2017

“Pas d’islamisation et charia chez nous”, le slogan haineux du Parti de la France a suscité l’indignation dans la Somme

 

Djamel Mousli, un habitant de la 4ème circonscription de la Somme et ex-candidat aux municipales en 2014, a alerté Oumma sur cette incitation à la haine insupportable qui en a choqué plus d’un, musulmans comme non musulmans.

Dans une veine cocardière qui a la préférence nationale revancharde, le slogan du Parti de la France (PDF), porté sur les fonts baptismaux en 2009 par Carl Lang (à gauche sur la photo ci-dessus), ex-eurodéputé FN, et soutenu par Jean-Marie Le Pen, son grand inspirateur, a résonné d’un cri de guerre tonitruant dans la Somme à l’approche du premier tour des législatives, à la consternation d’un certain nombre d’administrés.

« Pas d’islamisation chez nous. Pas de charia chez nous. Défendons nos familles, nos traditions, nos libertés : les Français d’abord ! ». C’est un « Sus à l’islamisation de la France » qu’a lancé rageusement Sabrina Le Corronc, la candidate du PDF, sur sa profession de foi, ses bulletins de vote et autres tracts, soufflant sur les braises de la haine pour glaner des voix, dans la 4ème circonscription d’un département dont Amiens est la cité phare.

 

Parmi ces Samariens qui ont été particulièrement heurtés par la résonance nationaliste et islamophobe du mot d’ordre du PDF, a fortiori sur la terre qui a vu naître le président Macron, chantre de « la réconciliation nationale »,  et émerger dans le paysage politique son mouvement « En Marche », figure Djamel Mousli, enseignant en audiovisuel et réalisateur, qui nous a fait part de sa stupeur teintée d’indignation.

 

C’est un véritable choc qu’a ressenti cet habitant de Villers-Bocage, très impliqué dans la vie de son village où il fait bon vivre pour tous, sans distinction d’origine ou de religion, en découvrant dans sa boîte aux lettres une profession de foi aux relents nauséabonds signée de l’extrême-droite lepéniste, farouchement française.

« Je suis un citoyen français de confession musulmane et mon islamité est parfaitement compatible avec nos belles valeurs républicaines ! », clame-t-il haut et fort, en évoquant la « profonde souffrance » qu’il éprouve face à cette diabolisation incessante de l’islam, à ce cruel et désastreux « deux poids deux mesures » dans le traitement de la présence musulmane qui ne saurait être toléré pour aucune autre communauté sans susciter un tollé général.

Ce patriote dans l’âme qui « aime son pays » et exècre le nationalisme, cette « maladie mentale qui engendre des guerres et pousse à haïr des peuples qui ne nous ont rien fait », selon sa propre définition que n’aurait pas reniée le Général de Gaulle, à qui l’on doit la célèbre phrase d’une actualité brûlante « Le patriotisme, c’est aimer son pays. Le nationalisme, c’est détester celui des autres », ne pouvait pas rester sans réagir.

L’émotion des premiers instants passée, Djamel Mousli s’est immédiatement tourné vers la Préfecture de la Somme pour s’enquérir de l’avis de la Commission de propagande électorale, encouragé dans sa démarche par les réactions outrées de ses concitoyens, musulmans et non musulmans, mais aussi par la décision d’un magistrat du Calvados tombée comme un couperet sur la stratégie de la division orchestrée par le PDF. Celui-ci, en sa qualité de président de la Commission de propagande, a en effet rejeté les bulletins de vote du parti de Carl Lang, arguant d’un « risque de trouble à l’ordre public ».

Mais autre territoire, autre arbitrage : la Commission de propagande de la Somme a, quant à elle, préféré valider les bulletins de vote du PDF. Peut-être est-ce par crainte d’une surenchère outrancière et victimaire dont le patriarche Jean-Marie Le Pen et ses affidés ont le secret. C’est en tout cas ce que beaucoup en ont déduit à l’échelle locale.

« Ce qui me navre le plus, c’est que les autres candidats de la 4ème circonscription, qui auraient eu leur mot à dire, sont restés silencieux. Aucun d’entre eux n’a exigé que les bulletins de vote du PDF soient invalidés, et à mon sens, cela en dit long sur les mentalités et sur une stigmatisation des musulmans qui s’est banalisée année après année », déplore vivement Djamel Mousli, en appuyant là où le bât blesse : le verdict du magistrat du Calvados, aussi louable et bien inspiré soit-il, n’a été motivé que par le « trouble à l’ordre public » et non pas par l’essentiel, à savoir l’incitation à la haine religieuse que distille le libellé fielleux de l’extrême droite française.

Redoutant plus que tout la résurgence de vieux démons dans une France de 2017 qui n’est pas sans lui rappeler celle des années trente, à ce petit détail près que les boucs émissaires d’aujourd’hui ont pour bible le Coran, Djamel Mousli et les autres habitants de la Somme, étreints par la même angoisse face au double fléau du nationalisme et de l’islamophobie, ont poussé hier soir un immense « ouf » de soulagement en apprenant la défaite cuisante de Sabrina Le Corronc.

Exit la pyromane du Parti de la France, qui n’aura embrasé les esprits que de 1,2% des votants dans une 4ème circonscription de la Somme qui compte 80 000 habitants ! De quoi faire renaître le fragile espoir de l’art de vivre ensemble, à l’heure où le FN, sous la houlette de Marine Le Pen, a de son côté échoué à soulever le raz-de-marée « Bleu Marine » qui aurait englouti l’Assemblée nationale.

Propos recueillis par la rédaction d’Oumma.

 

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