lundi, 03 juillet 2017
Ça se passe en Europe : l'Italie exige une aide de ses partenaires pour le sauvetage des migrants
Rome exige que cette aide soit immédiate et qu'elle porte sur le sauvetage mais aussi l'accueil et la répartition des migrants.
"Nous écouterons l'Italie, mais nous ne donnerons aucune réponse", a d'ores et déjà déclaré la présidence estonienne de l'Union européenne en vue du sommet de Tallinn des ministres de l'Intérieur de l'UE. Mais l'Italie veut être entendue et a décidé de hausser le ton en prévision du G20 de Hambourg qui aura lieu les 6 et 7 juillet prochains.
Elle a eu l'occasion de le faire dès ce dimanche avec une réunion à Paris entre les ministres de l'Intérieur français allemand et italien à laquelle a participé le commissaire européen à l'Immigration, Dimitris Avramopoulos. Marco Minniti aura pu faire part de son irritation à ses collègues concernant le manque de solidarité dont ils font preuve. En particulier la France qui, dans les mots, assure l'Italie de son soutien, mais reconduit les migrants pénétrant sur son territoire à Ventimille.
83.360 migrants en six mois
Rome souhaite qu'un protocole plus sévère soit adopté concernant les navires des ONG étrangères opérant en Méditerranée, sans quoi elle leur fermera ses ports. Une menace qui sera difficilement réalisable mais qui aura eu le mérite de faire comprendre aux différents gouvernements européens, l'exaspération de l'Italie sur ce dossier.
"La situation devient ingérable" , ne cesse-t-elle de répéter. Selon les chiffres du ministère italien de l'Intérieur, 83.360 migrants ont déjà débarqué sur les côtes de la péninsule au cours des six premiers mois de l'année 2017, soit une augmentation de 18,7% comparé à la même période en 2016. Les prévisions évoquent 220.000 arrivées d'ici à la fin de l'année, un record absolu. Rien que la semaine dernière, 12.600 personnes ont été sauvées et débarquées sur son territoire.
Relancer le plan de répartition
Les conditions d'accueil deviennent de plus en plus difficiles et les structures d'hébergement sont déjà saturées. Même si 35 millions d'euros ont immédiatement été débloqués par Bruxelles pour aider l'Italie, et que les autorités européennes ont renouvelé l'appel à plus de solidarité de la part de ses partenaires, le gouvernement italien veut plus, et plus vite.
Il cherche avant tout à obtenir une véritable relance du plan de répartition des migrants jusqu'ici resté lettre morte, face notamment à la réticence des pays de l'Est de l'UE. En outre, l'Italie attend plus de ressources financières pour faire face à la crise, une action concrète et commune pour stabiliser la Libye d'où partent la plupart des migrants, ainsi qu'un soutien pour l'aider à enregistrer les personnes ayant pénétré sur son territoire. Pour la grande majorité d'entre elles, les pays de provenance sont le Nigeria, la Guinée, la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Sénégal, ou encore le Bangladesh.
Des "migrants pour des raisons économiques", a souligné Emmanuel Macron. Mais ces derniers jours, des familles de réfugiés avec des enfants originaires de Syrie et d'Irak sont arrivées dans la gare centrale de Milan. L'Italie sous tension ne veut pas que l'attention de ses partenaires ne retombe et cherchera par tous les moyens à leur arracher, enfin, des actes de solidarité et non des promesses cette semaine.
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17:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
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