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vendredi, 17 novembre 2017

Pour Jade Lindgaard, l’islamisme n’est pas grave. Qu’en pensent les victimes ?

Dans l’émission « C l’hebdo » (France 5), samedi dernier, Jade Lindgaard, journaliste à Mediapart – et auteur d’un bouquin, si l’on en croit Wikipédia, sur le réchauffement climatique, mais qui s’intéresse semble-t-il, aussi, à l’échauffement islamique…

Jour après jour, mois après mois, année après année, il est indéniable que des paliers sont franchis. Aujourd’hui, on peut donc affirmer posément sur une chaîne grand public que l’islamisme n’est « pas grave » sans que le CSA ne s’en émeuve, sans qu’aucun homme politique ne fasse une déclaration indignée, sans que personne, pour résumer, ne réagisse réellement en dehors de la « fachosphère » – qui, par définition, ne compte pas, parce qu’elle, au contraire, est grave, très grave, tragique, terrible. Et là, attention, c’est le rôle du journaliste de le dire. De le crier, même, sur tous les toits.

Oui, on peut donc « dédramatiser » l’islamisme à la télévision, vanter, par antonymie, sa bénignité, sans grand dommage ni grand courage, même flanquée sur la gauche d’une Élisabeth Lévy médusée et sur la droite d’une Natacha Polony ébahie.

Mais Jade Lindgaard compte-t-elle aller l’expliquer, de visu, avec la même candeur pleine d’aplomb, aux parents des deux jeunes filles sauvagement assassinées le mois dernier devant la gare Saint-Charles ?

Et, en ce mois de novembre, aux familles réunies à Paris pour commémorer le Bataclan ? L’islamisme, chers amis, ce n’est pas grave !

Et au mois de janvier, devant les locaux de Charlie Hebdo : l’islamisme, ça ne peut pas avoir de « conséquences fâcheuses » ni « entraîner de suites dangereuses » (c’est bien ainsi, non, que le Larousse définit la gravité ?).

 Et au mois de mars, à Toulouse, face à l’école Ozar Hatorah : « L’islamisme est un phénomène qu’il faut comprendre et expliquer. »

Et au mois de juin, tant dans l’Isère où un patron a été décapité qu’à Magnanville où un couple de policiers a été poignardé : « L’islamisme, en tant que tel, n’est pas, en soi, une chose grave. »

Et encore au mois de juillet à Nice, sur la promenade des Anglais puis en Normandie, dans l’église Saint-Étienne-du-Rouvray. L’islamisme n’est pas « important » ni « sérieux » (synonymes de « grave », selon le Littré).

Et enfin à Barcelone, à Londres, à Bruxelles, à Berlin, à Copenhague : « no es grave, nicht ernst, not serious ! » Mais pourquoi tous ces braves gens reniflent-ils dans leur mouchoir ? Puisqu’on leur dit, sapristi, que ce n’est pas grave ! Smile! Qu’il suffit de comprendre et d’expliquer. « Understand and explain, OK? » Ce n’est pourtant pas compliqué !

Autant que traquer les fake news, la moindre des honnêtetés consisterait à lutter contre les fake words, et ceux qui en usent sans vergogne, et en toute impunité, journalistes de la sanctosphère, gentillosphère, gauchosphère, complices d’une désinformation à dose filée par euphémisation d’une extrême… gravité.

Gabrielle Cluzel

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