dimanche, 19 novembre 2017
Tuerie du Bataclan : encore une victime mythomane !
Cédric Rey est un survivant. Un rescapé du massacre du Bataclan. Une victime emblématique de la barbarie. Un héros ordinaire, aussi. Au lendemain du 13 novembre 2015, il affirme : « J’étais en train d’appuyer sur la plaie d’un blessé qui s’était effondré sur le boulevard quand j’ai relevé la tête. J’ai vu un type devant l’entrée du Bataclan. Il avait sa kalachnikov en bandoulière, elle était pointée vers moi. Au même moment, une femme est passée entre nous en courant. Elle a pris les balles. »
Poignant et tragique à la fois. De quoi bouleverser lecteurs, auditeurs et téléspectateurs. Aux uns, il exhibe son tatouage, depuis fétiche, une Marianne pleurant une larme de sang et juste ornée de ces chiffres : 13/11/15 ; on ne saurait faire plus sobre. Aux autres, il explique comment chercher à se reconstruire : « C’est bizarre, mais des fois, j’ai presque envie de revenir au soir des attentats. »
En attendant, il fait œuvre de résilience, organise des « apéros-thérapie » au sein d’un groupe de victimes, Life for Paris. Bref, un homme d’exception, ambulancier de profession et pompier volontaire à ses heures. Celui qu’on donnerait volontiers en exemple si ce gendre idéal, ce citoyen modèle, n’était aussi un modèle de mythomanie…
En effet, la supercherie vient enfin d’être mise au jour par nos confrères de Libération, ceux-là mêmes qui, en toute bonne foi, avaient relayé en premier son récit. La vérité, c’est que le soir du drame, Cédric Rey arrive chez lui, dans les Yvelines, entend la nouvelle à la radio et fait immédiatement demi-tour en voiture pour se mêler aux survivants. Les forces de l’ordre, sûrement moins crédules que les journalistes, ont tôt fait de douter et de faire parler son téléphone portable, pendant que lui parle devant micros et caméras de télévision. « Il souffrait d’un manque de reconnaissance », remarquent aujourd’hui ses collègues. On voit ça.
Soyons justes, il ne s’agit pas du premier et encore moins du dernier baratineur du genre, après (et au choix) la fille du RER D, la tondue imaginaire ou le rabbin qui se poignarde tout seul. Déjà, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il y avait en France tant de dizaines de milliers de cartes d’anciens résistants en circulation que certains esprits forts se demandaient comment les Allemands s’étaient débrouillés pour rester chez nous plus qu’un simple week-end…
Car, désormais, tout le monde est victime. Les femmes et les homosexuels. Les immigrés et les travestis. Les jeunes et les vieux. Les unijambistes et les ragondins. Les chrétiens et les musulmans. Les Noirs et les juifs, surtout Sammy Davis, Jr., qui, non content d’être borgne, cumulait les deux handicaps. Les goitreux et les pauvres, sans oublier les pauvres goitreux. Les minorités visibles et invisibles. Nous sommes tous issus de peuples qui ont beaucoup souffert. La discrimination est partout. À tel point que seront bientôt discriminés les seuls qui n’auront été victimes de rien.
« Comment, vous n’êtes pas victime ?
« Ben non, je vois pas…
« Ce mec est d’un ringard. Viens ma chérie, partons. De toutes façons, on s’ennuyait à mourir dans cette réception. »
Sacré Cédric Rey, qui rêvait d’être victime et qui se trouve par deux fois exaucé : victime de la mode et de sa propre mythomanie. De quoi relancer le débat sur le cumul des mandats.
Nicolas Gauthier
11:23 | Lien permanent | Commentaires (0)
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