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mardi, 21 novembre 2017

L’esprit de défense subsiste au fond du cœur des Français. Ravivons-le !

Les pouvoirs publics favorisent-ils cet esprit de défense et de sécurité nationales dans un environnement sécuritaire dégradé par le risque terroriste ? Plusieurs signes nous montrent que non, et il est grand temps de le raviver et le promouvoir. J’intervenais, mardi 14 novembre, lors du colloque organisé par le conseil régional d’Île-de France et intitulé « L’esprit de défense en Île-de-France ».
 
Le fameux « esprit du 11 janvier 2015 », considéré par la plupart des commentateurs comme une marque de compassion et de résilience suite aux attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher, apparaît avec le recul davantage comme une sidération et une résignation face à la situation. En effet, la suite des événements l’a prouvé. Il y a eu un prêtre égorgé dans son église, le Bataclan, deux policiers assassinés chez eux, la promenade des Anglais à Nice, deux jeunes femmes poignardées à Marseille, etc. Et tout cela sans réaction de nos concitoyens, qui n’ont même plus l’énergie pour manifester leur indignation et exiger de la part de nos gouvernants une réaction et des mesures énergiques (lutte implacable contre l’islam radical, reconquête des zones de non-droit, contrôle des frontières, réduction de l’immigration musulmane, politique plus répressive contre le terrorisme islamiste). L’exécutif a réussi à instiller dans l’esprit des Français que tout était fait pour éviter les attentats et qu’il fallait s’habituer pour longtemps au terrorisme. Cela est faux et une autre politique permettrait aux Français de souffrir moins et moins longtemps.
 
D’autre part, comment voulez-vous qu’une classe politique qui n’a pas fait son service militaire ait la moindre idée de ce qu’est l’état militaire et ses suggestions ? D’où la crise de cet été sur la diminution du budget des armées¸ Pire : comment voulez-vous susciter l’adhésion de la nation aux armées quand un président de la République évoque les « crimes contre l’humanité » commis par la France durant la colonisation, et donc par ses militaires, en dépit de la réalité historique ?
 
Autre fait très significatif : le directeur général de la gendarmerie nationale a indiqué, il y a quelques jours devant la commission de la Défense nationale de l’Assemblée, qu’il devait ramener à 30.000 l’objectif du nombre de réservistes de la réserve à l’horizon 2019, au lieu des 40.000 prévus, compte tenu du manque de budget et de ses priorités. Les moyens nécessaires ne sont donc pas mis en face des objectifs que l’on se fixe, hélas.
 
Par ailleurs, un rapport de la Cour des comptes de 2016 a relevé que l’enseignement de défense, censé compenser les conséquences de la disparition du service militaire, est inégalement dispensé par l’Éducation nationale et qu’aucune vérification des acquis n’est mise en place. 
 
Néanmoins, l’esprit de défense subsiste au fond du cœur des Français et ne demande qu’à être ravivé. Nous vivons dans une époque de communication à laquelle on ne peut échapper. J’ai proposé que des réservistes d’Île-de-France soient missionnés afin de réaliser un blog consacré à l’esprit de défense afin de faire connaître et diffuser, dans les réseaux sociaux, des témoignages de réservistes et des actions qu’ils mènent. Par exemple, la gendarmerie met en place des « brigades de contact » dédiées uniquement à la mission de contact avec la population, au sein desquelles les réservistes participent aux patrouilles avec les gendarmes d’active. Les départements de la grande couronne sont concernés. Il faut que les élus s’emparent de ce dossier. 
 
N’oublions pas que seule l’adhésion de la nation à cet esprit de défense peut faire espérer que les moyens engagés soient mis à la hauteur des enjeux, et le combat n’est pas gagné.

Philippe Franceschi

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