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dimanche, 26 novembre 2017

Quatre employés fichés S sont renvoyés de la grande mosquée

GenèveDeux imams, le responsable de la sécurité et un autre employé, tous des Français fichés S, ont reçu leur lettre de licenciement.

Quatre employés de la mosquée du Petit-Saconnex sont licenciés, a appris ce jeudi la Tribune de Genève. Son responsable et directeur général de la Fondation culturelle islamique de Genève (FCIG), le Saoudien Ahmed Beyari, n’a pas tardé à exécuter les ordres de son superviseur venu récemment lui rendre visite. Le nouveau secrétaire général de la Ligue islamique mondiale (LIM), basé en Arabie saoudite, avait accepté de prendre la parole dans nos colonnes pour annoncer des mesures draconiennes.

Resté silencieux depuis cette prise de position ferme, Ahmed Beyari accepte désormais de répondre à nos questions, par écrit. «Nous respectons ce que décide le secrétaire général de la LIM. Nous respectons aussi les autorités suisses et la loi suisse. J’ai traité toutes mes affaires dans le cadre des lois suisses. Nous allons exécuter les ordres du secrétaire général et je soutiens totalement sa voie modérée», précise en préambule cet ancien diplomate.

«Respect du droit suisse»

Quelles directives lui ont été adressées? «Nous avons reçu l’ordre de la LIM de prendre les mesures nécessaires dans le cadre du respect du droit suisse.» Concrètement? «Nous avons licencié quatre employés. Les deux imams fichés S en France, selon les médias, et ayant une autorisation de travail en Suisse. L’employé de la sécurité aussi fiché S en France, selon les médias, et ayant une autorisation de travail en Suisse. Et un quatrième pour une autre raison», annonce Ahmed Beyari.

Ce n’est pas trois, mais quatre salariés frontaliers, en poste depuis plusieurs années, qui sont en fait fichés S pour radicalisation par la Direction générale de la sécurité intérieure, selon nos informations. Quatre parmi une trentaine d’employés de cette fondation pas comme les autres. En plus de sa mission religieuse, la FCIG gère des activités éducatives, sociales et immobilières. Elle est même reconnue, en partie, d’utilité publique par le Canton.

Pétition de soutien lancée

«Les lettres de licenciements sont déjà parties et les employés ont été licenciés, selon la loi suisse du travail», précise Ahmed Beyari. La décision s’applique avec effet immédiat, mais aucun motif de licenciement n’est précisé, selon nos sources. Comment les intéressés réagissent-ils? «Ils n’étaient pas contents», remarque le directeur. Contactés, ils n’ont pas répondu à nos messages ou n’ont pas voulu s’exprimer. Un recours contre la décision de leur employeur est possible.

La nouvelle ne laisse personne indifférent parmi les fidèles. «Certains voulaient en comprendre les raisons», indique le responsable du site. Les avis semblent très contrastés. Des habitués du lieu confient leur soulagement après des années de malaise (lire ci-contre). D’autres fulminent et font circuler par le biais de l’application mobile WhatsApp une pétition de soutien aux imams. Le texte dénonce une décision injuste du secrétaire général de la LIM et met en exergue le soutien apporté jusqu’à présent aux deux religieux par leur directeur.

«Je n’ai pas violé la loi»

Alors qu’il est aujourd’hui désavoué par son superviseur, quelle part de responsabilité endosse le directeur? «Si vous parlez des imams, ils ont été engagés avant mon arrivée. Une personne a été engagée sur la recommandation de son prédécesseur et en obtenant l’autorisation de travail des autorités suisse. La situation n’est pas critique. J’ai traité toutes les affaires de la fondation selon la loi suisse et en respectant le droit suisse. Je n’ai aucune part de responsabilité parce que je n’ai pas violé la loi suisse.» La suite? «Toutes les affaires à suivre seront faites avec la LIM.» Quel est son avenir à la tête de la plus grande mosquée suisse? «J’ai travaillé presque six ans et quand ma mission prendra fin j’arrêterai de travailler», répond-il, laconique. (TDG)

Sophie Roselli

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