Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 07 décembre 2017

Comme mieux vaut un podium en burka que l’anonymat, après le burkini, le hijab de sport !

Il paraît que la demande était « forte », alors Nike a cédé sous la pression. Faudrait pas croire, ces gens-là sont dévoués. Résultat, ce vendredi est arrivé sur le marché le premier « Nike Pro Hijab ». Pour le prix modique de 30 euros, un hijab « adapté aux sports de haut niveau ».

Donc, à ce qu’ils disent, la demande était si forte que « les designers de Nike ont alors commencé à se pencher sur la création d’un prototype, qu’ils ont envoyé à plusieurs athlètes afin qu’elles l’essaient dans leur discipline sportive respective », dit leur communiqué de presse. Cette tenue à haute performance énergétique a ainsi été réalisée en collaboration avec l’escrimeuse américaine Ibtihaj Muhammad, une vedette de renommée internationale depuis qu’elle est la marraine de la nouvelle Barbie-Hijab. Une jolie petite poupée « enchiffonnée » qui fera fureur sous le sapin (je n’ose pas dire à Noël…).

Elle a été assistée dans cette lourde tâche par la patineuse émiratie Zahra Lari, qui veut bien patiner les fesses à l’air à condition d’avoir la tête couverte. Enfin bon, j’exagère un peu. Elle est en combinaison moulante, ce qui ne laisse rien ignorer de ses formes généreuses mais il n’y pas un cheveu ni un poil qui dépassent. Et ça, hein, c’est l’essentiel !

C’est amusant, d’ailleurs, car à bien y regarder, ces femmes pourraient tout aussi bien emprunter aux nageurs les combinaisons intégrales qui faisaient fureur voilà quelques années. Interdites parce que totalement imperméables : l’eau n’y entre pas mais n’en sort pas non plus. Du coup, je m’interroge : comment vit-on son sport de haut niveau dans une cabine de douche ?

Je vous en parle en connaissance de cause. J’ai dans mes très proches un sportif de haut niveau. Escrimeur comme Ibtihaj Muhammad. Je n’ose vous dire l’état de sa tenue après les assauts : à essorer. Sous le masque et la cuirasse, c’est l’enfer. Alors emmitouflée dans son chiffon, elle doit salement macérer, Mme Muhammad !

On nous dit tout de même que « les sportives ont donné leurs retours et commentaires sur le produit et la plupart d’entre elles ont indiqué souhaiter un vêtement encore plus léger, doux et respirant ». C’est sûr, courir le marathon avec la cagoule du RAID sur le museau ne facilite pas la performance.

 À ce propos, j’aimerais bien avoir l’avis du corps médical. C’est étrange, convenez-en : dans ce monde où la « Haute Autorité de santé » nous bombarde à longueur de temps de recommandations, d’injonctions et autres interdits, elle demeure muette sur les effets de la macération sous la bâche. Qu’en disent les dermatologues, par exemple ?

Enfin, questions subsidiaires : qu’en disent les féministes ?

Et qu’en dit notre ministre des Sports, Laura Flessel, escrimeuse hors pair elle aussi ?
En ces temps où la parité et l’égalité de traitement entre les femmes et les hommes sont au cœur de toutes les discussions, comment considère-t-on cette nouvelle entrave ? Car c’en est une, de concourir emmitouflée.

Paradoxalement, la réponse d’Ibtihaj Muhammad comme de Zahra Lari est de dire qu’en arborant leur voile, elles participent à l’émancipation des femmes musulmanes… À leur « visibilité ». Mieux vaut un podium en burka que l’anonymat. C’est aussi l’avis des instances sportives et du CIO. Pas le mien.

Marie Delarue

Source

Les commentaires sont fermés.