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lundi, 18 décembre 2017

Marseille : mosquée salafiste fermée, le référé de l’imam

Le tribunal administratif maintient la fermeture de la mosquée radicale du boulevard National. L’imam El Hadi Doudi inciterait à la discrimination, à la haine et à la violence.

 

Des fidèles à barbe longue et portant robe étaient en nombre dans la petite salle du tribunal administratif sous contrôle policier, pour soutenir la référé-liberté de leur imam, le très contesté El Hadi Doudi de nationalité algérienne, dont les prêches incitant notamment au djihad armé, ont justifié la publication le 11 décembre d’un arrêté du préfet de police ordonnant la fermeture pour 6 mois de sa mosquée du boulevard National.

« Pourquoi l’avoir fermée maintenant en invoquant des prêches de 2013 et pas pendant l’état d’urgence ? Est-ce parce que la nouvelle loi vient d’entrer en vigueur ? » a plaidé Me Philippe Perollier, avocat de l’association cultuelle qui contrôle cette mosquée d’obédience salafiste quiétiste.

Dans une « note blanche », la préfecture explicite ses griefs contre l’imam qui traite les juifs de « frères des singes et des porcs », voue à la crucifixion les caricaturistes du prophète et à la lapidation les couples adultères, accepte « l’argent sale » pour se financer. « Certes ce sont des termes vigoureux qui peuvent paraître violent dans le contexte de l’époque » admet l’avocat qui met en garde : « Doit-on fermer une mosquée parce que l’imam lit des extraits du coran ? la question c’est ça. Il y a un glissement manifeste dangereux avec l’appréciation de la légitimité des croyances religieuses si on commence à dire qu’un imam n’a plus la possibilité de citer le coran. »

Le directeur de cabinet du préfet de police, Christophe Reynaud, a dit aux juges le bien fondé d’une telle décision qui « ne vise pas la communauté musulmane mais est destinée à la protéger comme le reste de la population ». « M. Doudi incite à la discrimination, à la haine et à la violence à l’encontre des femmes, des juifs, des chrétiens, des chiites et d’autres courants de l’islam. Malgré ses condamnations publiques des attentats destinés à donner le change, il légitime régulièrement dans ses prêches le recours au djihad armé, cautionnant idéologiquement le recours à la violence. » Voilà pourquoi, « le choix de mettre l’accent sur [des textes religieux] qui prônent la violence, légitime le djihad, incite à la haine et à la discrimination entre les religions, à un moment où l’état de la menace terroriste précisément pour des motifs liées à l’islam radical est à son comble sur le territoire national, est tout sauf anodin. » Tout cela démontre pour la préfecture de police « combien la fréquentation de ce lieu de culte, combien les prêches qui y sont proférés sont contraires aux lois et aux valeurs de la République, combien ils conduisent au repli communautaire et combien ils constituent le terreau dactions violentes ou d’actes de terrorisme. »

David Coquille

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