Libération consacre un article à un atelier organisé dans un lycée pour inciter les « djeun’s » à ne pas prendre le Coran au pied de la lettre :
http://www.liberation.fr/societe/2018/01/19/au-lycee-un-a...
L’article déçoit : le journaliste ne semble même pas en mesure de résumer la substance de l’argumentation avancée par cet intervenant qu’on veut bien croire de bonne volonté…
« De bonne volonté » car on nous explique qu’il a été chassé à 16 ans du domicile par un père « radicalisé ».
En fait, c’est une dépêche de l’AFP, dont on sait en général ce qu’il faut penser… J’ai comme l’impression qu’il s’agit d’inviter les gens à penser qu’il existe un bon islam à distinguer d’un mauvais et les inciter à « dormir » tranquilles par conséquent.
Le plus intéressant est peut-être le fait que cette intervention correspondait, apparemment, à une demande d’enseignants asphyxiés face à l’islam dans leur établissement.
Combien est rémunéré cet intervenant ? Pas précisé dans l’article…
Quelle efficacité d’une telle intervention ? L’appel à la raison suffira-t-il ? N’est-il pas question de prendre ses désirs pour des réalités ?
N’est-il pas contraire à la laïcité d’organiser de tels ateliers au sein d’établissements apparemment républicains ? Après tout, pour faire bonne mesure, il faudrait aussi un atelier bouddhisme, des ateliers christianisme (1ère séance : catholicisme ; 2ème : protestantisme; 3: christianisme orthodoxe ; 4ème : christianisme anglican ; 4. église d’Ecosse); judaïsme, zoroastrien… etc.
Et naturellement quel rapport avec le programme de « première gestion administrative ou vente et accueil »?
Car si on fait la même chose pour toutes les religions, puisque, comme prétendent certains, la laïcité, « c’est ne pas faire de différence entre les religions » (ce qui est faux !), ne pas discriminer les musulmans, ni les autres, la 1ère professionnelle en accueil – gestion (filière placard diront les mauvaises langues) devient 1ère en études théologiques !
Surtout que dans cette filière, on n’est pas dans un parcours littéraire où un travail sur les textes pourrait sembler naturel… combien d’élèves maîtrisent déjà à peu près correctement le français à l’écrit comme à l’oral dans ce genre de classe pour pouvoir vraiment appréhender scientifiquement de telles questions ?
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Au lycée, un atelier pour ne plus prendre le Coran au pied de la lettre
Par AFP — 19 janvier 2018 à 09:30
Au lycée, un atelier pour ne plus prendre le Coran au pied de la lettre
Qu’est-ce qu’un bon musulman? Pour avoir remis en cause la lecture littérale du Coran, Selman Reda, un Marseillais d’origine marocaine, a été chassé à 16 ans par son père. Il tourne désormais dans les collèges et les lycées pour lutter contre la radicalisation.
«Ne laisse personne te voler les mots», la pièce qu’il a créée à Marseille avec le metteur en scène Michel André, a une ambition: aider les élèves, souvent tiraillés par les questions religieuses, à «replacer le Coran dans son contexte» historique et scientifique, au-delà de leurs croyances personnelles.
«La religion musulmane est méconnue, beaucoup de gens disent des bêtises sur l’islam», témoigne ce comédien de 40 ans dans une salle sans apprêt du lycée professionnel Colbert, au coeur de la cité phocéenne.
La soixantaine d’élèves qui l’écoutent, en première gestion administrative ou vente et accueil, n’ont jamais, ou presque, entendu l’école leur parler aussi frontalement du Coran et de ses interprétations. Le sujet les tiraille pourtant.
Le texte religieux autorise-t-il à battre les femmes? A tuer les «mécréants»? A écouter de la musique? Selman Reda raconte la vie et les usages des tribus bédouines d’Arabie, contemporaines de sa rédaction au VIIe siècle, détaille les subtilités de traduction…
«Si les musulmans réalisaient que l’islam qu’ils professent et pratiquent aujourd’hui n’est pas +l’islam de toujours+, mais un islam qui s’est construit progressivement au cours des siècles, nous ferions déjà un grand pas», estime dans les notes de production l’islamologue Rachid Benzine, sur le travail scientifique duquel s’appuie la pièce, produite par le théâtre marseillais La Cité.
«Entre ce texte-là et toi, il y a 15 siècles d’histoire», explique Selman Reda aux élèves en doudoune et survêtement, issus pour beaucoup de quartiers très défavorisés de Marseille. A l’appui de la démonstration, l’histoire personnelle du comédien: arrivé en France à 4 ans, il a «vu la religion musulmane changer à l’intérieur de (sa) famille», installée dans la campagne provençale, où le père est ouvrier viticole.
– Le chemin du Paradis –
Petit à petit, il interdit à son fils d’avoir des copains non-musulmans, d’écouter de la musique, de regarder la télé. »+N’écoute pas les professeurs, ils ne connaissent pas le chemin du Paradis+, me disait mon père», témoigne Selman Reda. «Beaucoup de gens essaient de réapprendre la religion aux musulmans. Mon père avait rencontré des gens comme ça sur sa route».
Le message semble passer: «En tant que jeunes, on est musulmans mais on ne comprend pas vraiment la religion. Ce n’est pas quelque chose qu’on doit nous imposer», relève Sophia, l’une des élèves, après la représentation. Certains, pourtant, se braquent: un élève a un jour reproché au comédien de ne pas parler du «vrai» texte religieux mais du «Coran de chez Lidl», témoigne l’équipe.
Dans des classes où presque tous les élèves sont musulmans, cette intervention peut aider à prévenir «les conflits fréquents entre les croyances et les apprentissages», relève Marie-Laurence Tinet, enseignante-documentaliste et cheville ouvrière de ce projet au lycée Colbert.
Parmi ces conflits, l’interdiction pour des raisons d’hygiène de porter des jupes longues dans les filières qui impliquent des stages en crèche ou à l’hôpital. Ou l’enseignement des sciences, abonde Régis Bottero, enseignant de lettres et d’histoire, qui se souvient d’un élève soutenant mordicus qu’un éclair était forcément une manifestation divine.
«C’est bien qu’ils entendent à l’école une autre parole sur la religion», abonde Patrick Tchalian, professeur de gestion. «On a des élèves pas forcément à fond sur la religion – même s’ils disent +la Mecque du Coran+ toutes les 5 minutes – mais qui ont tendance à répéter les paroles qu’ils entendent».
Complément de Christine Tasin
Puis-je demander aux journaleux de l’AFP et de Libé de venir témoigner pour moi au tribunal ? Un atelier POUR NE PLUS PRENDRE Le CORAN au pied de la lettre. C’est un gigantesque aveu ( on avance, on avance…) : cela signifie donc bien que nombre de musulmans prennent le Coran au pied de la lettre, non ? Mais moi je n’aurais pas le droit de le dire ?
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