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mercredi, 14 mai 2008

Revue de presse : Michel Godet (*), l'immigration dévoilée...

Source : Bivouac ID 

 

863586245.jpgFaute d’intervenir vigoureusement sur les jeunes issus de l'immigration, le surcroît de naissances d’aujourd’hui apportera plus de problèmes que de solutions, prévient Michel Godet, professeur au Cnam, membre du Conseil d’analyse économique.


(...) D’après l’OCDE, les deux tiers des immigrés arrivant en France ont un niveau d’éducation inférieur au premier cycle des collèges, contre 30% seulement pour la Grande-Bretagne et 22% pour les Etats-Unis. En attendant, force est de constater que nous subissons une immigration trop centrée sur l’Afrique et le regroupement familial, et peu ciblée sur le travail : en 2005, il n’y a eu que 11 500 cartes de séjours délivrées au titre de l’emploi, soit 7% des flux.

 

La France va, comme ses voisins, manquer de bras et de cerveaux. Elle se réjouit pourtant d’avoir la meilleure fécondité d’Europe, mais cette médaille a son revers, comme le montre bien le rapport annuel sur l'immigration et la présence étrangère en France en 2006 de la Direction des populations et migrations. Hélas, ce rapport, que devait diffuser la Documentation française (il a été imprimé et retiré de la vente), sera sans doute mis au pilon.

 

En effet, les chiffres de ce rapport sont différenciés en fonction des origines ethniques des Français, ce qui est maintenant prohibé par le Conseil constitutionnel ! Va-t-on demander de retirer des bibliothèques les rapports des années précédentes, tout aussi répréhensibles ? On apprend ainsi dans les éditions précédentes de ce rapport que le taux de chômage des Maghrébins et des Africains du sud du Sahara est trois fois plus élevé que celui des Français, alors que celui des Chinois est équivalent.

 

Comment traiter un problème que l’on refuse de plus en plus de voir et de mesurer ? Il reste que les Français par acquisition méritent une attention particulière. Le taux de chômage des ressortissants du Maghreb ayant suivi des études supérieures (24%) est quatre fois plus élevé que pour l’ensemble des actifs du même niveau (6%) !

 

On apprend encore dans ce rapport, qui s’appuie sur les données OCDE de migrations internationales, que les jeunes issus de l'immigration  représentent aujourd’hui en France 25% de la tranche des 20-29 ans, dont un tiers nés en France d’un parent étranger, un autre tiers de deuxième génération (parents immigrés devenus Français) et un troisième tiers nés à l’étranger. Cette proportion devrait dépasser les 30% dans le futur en raison des statistiques de fécondité qui contredisent le discours officiel et lénifiant de l’Ined.

 

En effet, en 2006, sur 807 000 naissances, 152 000, soit 19% des naissances en France, étaient d’au moins un parent étranger, contre 120 000 en 2000, soit 13% des naissances de l’époque. On ne sait toujours pas officiellement combien d’enfants nés en France sont issus de l'immigration (seules des estimations circulent sous le manteau, avec les relevés officieux de prénoms dans les écoles de certaines académies).

 

La peur de savoir et l’idéologie sont là pour masquer la réalité : il y a, on le sait, 5 millions d’immigrés en France, dont 2 millions sont devenus Français par acquisition (1 million depuis 2000) et 3 millions qui sont des étrangers nés à l’étranger. L’illusion mensongère est entretenue sur l’intégration en marche, mesurée par les mariages mixtes (18% des mariages avec au moins un étranger) alors que, le plus souvent, il s’agit de deux immigrés dont l’un est devenu Français par acquisition.

 

Au vu des chiffres précédents, on peut avancer qu‘au moins 25% des naissances de 2006 étaient issues de deux parents immigrés. Sans cet apport, l’indicateur de fécondité aurait été en 2006 plus proche de 1,7 que de 2 !

 

La population des immigrés en Ile-de-France représente plus de 20% de la population totale et au moins 40% des naissances. *

 

Dans certaines écoles de Seine-Saint-Denis, la proportion d’enfants d’origine immigrée dépasse les 80 à 90%. Comment progresser en français, là où personne ne le parle correctement ?

 

Ne nous voilons pas la face ; faute d’intervenir vigoureusement sur la mixité scolaire et l’éducation des jeunes issus de l'immigration, le surcroît de naissances d’aujourd’hui apportera plus de problèmes que de solutions : les étrangers représentent le quart des chômeurs d’Ile-de-France pour 8% de la population.

 

Par contraste, les Portugais représentent près de 20% de la population active étrangère et ont un taux de chômage presque deux fois plus faible que celui des Français. Dommage que tous les Français ne soient pas d’origine portugaise !

 

Donnons une idée, pour l'immigration choisie, il n’y a plus de Portugais mais tous les Brésiliens que l’on veut. Les Latino-américains considèrent l’Europe comme leur deuxième patrie, leur expansion démographique est vigoureuse, accueillons-les à bras ouverts comme le fait l’Espagne. Il n’y aura même pas d’église à construire, puisque les nôtres sont à moitié vides !

 

Michel Godet (*)

 

(*) Michel Godet est professeur au Cnam, membre du Conseil d’analyse économique, auteur du “Courage du bon sens : pour construire l’avenir autrement”, Editions Odile Jacob (nouvelle édition 2008) Source : La Tribune

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