jeudi, 18 février 2016
Annemasse : un compromis de vente pour le terrain de la mosquée
Jeudi 18 février, le conseil municipal se prononce sur le compromis de vente d’un terrain destiné à accueillir la future mosquée.
Cette fois sera-t-elle la bonne ? C’est ce que doivent se demander les musulmans de l’agglomération annemassienne qui attendent depuis plus de trente ans la construction d’un lieu de culte décent. La Ville va proposer au Centre culturel et cultuel des musulmans d’Annemasse (CCMA) de lui vendre une parcelle de 7 500 m² qui se trouve dans le quartier du Brouaz. Situé entre les services des espaces verts et une réserve foncière appartenant à ATMB, le terrain a été estimé à 80 euros du mètre carré par le service des Domaines.
Des travaux sont cependant à prévoir. Le lieu a accueilli des abattoirs et le sous-sol devra être dépollué par la Ville. Le chantier le plus important pour rendre la parcelle constructible sera cependant de détourner un écoulement d’eaux pluviales. « Nous en avons tenu compte dans le prix de vente », indique Michel Boucher, premier adjoint en charge de l’urbanisme. L’offre faite au CCMA comprendra ainsi une ristourne de 60 000 euros, correspondant au coût des travaux. Le prix demandé sera donc de 540 000 euros, soit 72 €/m².
« L’heure est grave, assure Hamid Zeddoug, président du CCMA. Il faut doter les musulmans d’ici d’une mosquée digne de ce nom. » Car pour la communauté comme pour la mairie, la construction d’un nouveau lieu de culte va bien au-delà d’une simple question de confort. « Cela serait un outil pour limiter la radicalisation des jeunes », assure Hamid Zeddoug. Car pour lui, accueillir les croyants qui pourraient être attirés par les sirènes djihadistes dans un endroit convivial permettrait de stopper bien des dérives.
« Il est hors de question d’attendre », estime le responsable musulman qui veut oublier les péripéties du précédent projet (lire ci-contre). La proposition de la mairie sera ainsi débattue lors la prochaine assemblée générale de l’association, le 27 février.
En juillet 2015, lorsque la parcelle avait été déclassée, la majorité n’avait pas voulu entrer dans les débats sur l’utilisation de ce terrain. Les échanges promettent d’être plus animés lors du conseil du 18 février mais la proposition devrait être adoptée sans souci. Lors de la dernière campagne électorale, le groupe A-GIR (alors emmené par Louis Mermet) s’était prononcé pour le projet de mosquée tandis que Jean Capasso, tête de liste FN, avait exprimé son opposition.
Yves GALLARD
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