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jeudi, 18 février 2016

Mosquée de Marignane : le maire souhaite une "fermeture définitive"

À la suite des incidents entre Turcs et Kurdes vendredi dernier, le lieu de culte sera fermé demain pour la prière. La Ville entend bien aller plus loin

 

 

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La semaine dernière, le contexte international, qui oppose actuellement Turcs et Kurdes sur la problématique syrienne, s'est invité sans prévenir dans les ruelles du centre ancien de Marignane, où se situe la mosquée. Une violente rixe a opposé des jeunes gens issus des deux communautés, et a nécessité une intervention massive des forces de l'ordre, caillassées au passage (lire ci-dessous).

De quoi déclencher l'ire d'Éric Le Dissès, maire (sans étiquette) de la commune, qui a officialisé hier par un communiqué son souhait de "fermer définitivement la mosquée. La ville fera jouer son droit de préemption et j'irai jusqu'au bout".

"La mosquée turque n'a plus sa place au centre-ville"

"Il n'est pas question de transporter à Marignane ce qui se passe en Turquie. Ici, nous sommes en France et les étrangers accueillis sur notre sol doivent savoir se tenir. Je ne peux accepter ce qui s'est passé, c'est intolérable et je veux éviter que cela ne recommence. Les affrontements de vendredi dernier ont mis en exergue de graves problèmes de sécurité et de risques potentiels d'atteintes aux personnes", ajoute le premier magistrat dans sa missive. Ces cinq dernières années, trois incidents similaires se sont déjà déroulés devant la mosquée, où les tensions se faisaient de plus en plus palpables ces dernières semaines. Dans un centre ancien qui fait l'objet d'un vaste plan de réhabilitation. Un point qui semble avoir motivé la décision municipale.

"Le centre ancien se restructure, il n'est pas question d'y laisser s'installer un climat de tension, en plus des autres problèmes : la mosquée turque, installée depuis des décennies et située en quartier kurde, n'a plus sa place au centre-ville", assène Éric Le Dissès. Joint hier soir, Sali Agdad, représentant de la communauté kurde de Marignane s'est dit "satisfait par cette sage décision". "Nous ne sommes jamais contents lorsqu'une mosquée ferme, mais si dans ce cas ça peut éviter les tensions, les débordements, alors nous disons oui", précise-t-il. Le maire a, avant d'émettre son voeu de fermeture, rencontré l'imam turc de la mosquée, qui s'est dit "favorable à une fermeture ponctuelle ce vendredi dans un souci d'apaisement". Mais sur une fermeture définitive, la Ville n'a pour l'heure aucun pouvoir direct, la mosquée étant une partie d'immeuble que les fidèles louent à un privé. Si en revanche ce dernier envisage une vente, le fameux droit de préemption évoqué par le premier magistrat sera alors, vraiment, d'actualité.

Lionel Modrzyk

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