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vendredi, 19 février 2016

« Des projets de mosquées se débloquent un peu partout dans le 93 »

 

 «Dans 10 ans, on ne parlera plus de construction de mosquées. Elles seront toutes terminées », estime M’hammed Henniche, secrétaire générale de l’Union des associations musulmane du 93.
«Dans 10 ans, on ne parlera plus de construction de mosquées. Elles seront toutes terminées », estime M’hammed Henniche, secrétaire générale de l’Union des associations musulmane du 93. (LP/E.B.)

M’hammed Henniche est secrétaire de l’Union des associations musulmanes du 93 qui regroupe une partie des acteurs du culte musulman. Selon lui, «le département est enfin dans une bonne dynamique de construction de mosquées malgré un retard important. »

Comment s’explique ce retard ?

M’hammed Henniche. Bondy a été la première ville de Seine-Saint-Denis à accueillir une mosquée.

J’entends par là un lieu de culte construit avec la volonté affichée d’en être un. C’était en 2005, longtemps après les premières ouvertures en France. Au-delà de la problématique financière — la construction d’une mosquée coûte cher — ce retard s’explique par des raisons politiques. Un projet de mosquée se réalise au moins sur deux mandats, il a besoin de stabilité or certaines villes n’en ont pas toujours eue. Il faut ajouter que les mairies ont souvent eu peur de braquer  tout le monde avec de tels projets : une société française qui ne serait pas prête mais aussi une communauté musulmane — qui représente un électorat important en Seine-Saint-Denis — à cause des divisions et des tensions que cela peut provoquer, comme c’est le cas à Noisy-le-Sec.

Le nombre des mosquées est-il insuffisant ?

Il manque surtout des mosquées dignes de ce nom. Beaucoup ont été aménagées dans l’attente d’une «vraie » mosquée, dans des lieux inadaptés ou trop petits. A Romainville, par exemple, l’une d’entre elles s’est installée dans une ancienne entreprise où il y a un transformateur électrique, c’est dangereux. Par manque de place, certaines n’ont pas d’espace pour les femmes qui se retrouvent les plus lésées. Un peu par la force des choses, ces lieux de culte ont été reconnus officiellement mais nous ne pouvons pas en rester là. Il faut défendre des projets aux yeux de tous et en bonne et due forme.

Pourtant, les projets semblent se multiplier aujourd’hui…

Aujourd’hui, le sujet est définitivement sur la table. Des projets se débloquent un peu partout. Au moins douze sont en cours. Selon moi, dans dix ans, on ne parlera plus de construction de mosquées. Elles seront toutes terminées.

F.L.

Source : Le Parisien

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