vendredi, 19 février 2016
Projet de mosquée aux portes de Genève
Obligés de prier dehors ou dans la cafétéria de l'actuel lieu de culte, les musulmans de Saint-Julien veulent acheter une parcelle de 5000m2 à la mairie de la ville frontalière.
Le lieu de culte doit prendre place à l'entrée de la commune, à côté d'un transporteur. (photo: Google)
Situation intenable
Le lieu de culte actuel, d'une capacité de 60 places, ne suffit plus pour la communauté musulmane de Saint-Julien. D'après leur propre recensement, les associations ont estimé à environ 300 le nombre de pratiquants. «Le vendredi, les fidèles doivent prier dans la cafétéria et sur le parking, explique Djamel Bouchareb, président de l'AMG. Et la mosquée la plus proche est à Genève ou à Ambilly, à une quinzaine de kilomètres.» Des installations qui ne sont elles-mêmes plus adaptées au nombre de pratiquants.
Architecture sobre
Pour remédier à cela, ils projettent de construire un lieu de culte flambant neuf à l'entrée de la commune. «Le bâtiment aurait une superficie de 1000m2. Il serait suffisant pour les trente prochaines années», explique le président. Une salle de prière, des salles de cours et une bibliothèque prendront place dans la construction.
L'architecture est prévue pour être «sobre, épurée, s'intégrant à au bâti existant». Il n'est pas question de minaret, «un symbole qui peut être frustrant pour les non-musulmans et qui n'est pas crucial pour nous», indique le responsable. Un grand parking occuperait le reste de la parcelle située dans une zone d'activité, sur la route d'Annemasse.
Financement assuré
Les associations ont proposé à la mairie d'acheter la parcelle 510'000 euros (562'000 fr.). Au total, la mosquée doit coûter 1,4 millions d'euros (1,5 millions de fr.). Elle sera intégralement financée par des collectes auprès des fidèles et des galas de solidarité notamment. «Nous avons de la chance d'être dans une région française riche, précise Djamel Bouchareb. Nous avons un certain nombre de frontaliers parmi nos membres qui peuvent donner 5000 ou 7000 euros (5500 ou 7700 fr.).»
Un autofinancement qui permet également de ne pas dépendre d'un pays étranger, qui serait ensuite susceptible d'imposer un imam. «Le nôtre viendra de France et aura été formé à Château-Chinon, dans le centre du pays, explique le président de l'AMG. C'est important qu'il parle français et qu'il comprenne les enjeux nationaux.» Une question essentielle. «Avoir un contact avec un imam est la meilleure barrière à la radicalisation, estime-t-il. Car sinon l'enseignement des jeunes risque de se faire par internet, de manière incontrôlée.»
Julien Culet
22:26 | Lien permanent | Commentaires (0)
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