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jeudi, 25 février 2016

Réfugiés : la crise fatale à l’UE ?

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L’afflux des réfugiés provoque une crise humanitaire, intolérable. Mais au-delà, l’incapacité de l’Union à faire face met en danger Schengen, l’euro – et son avenir même.

Alexis Tsipras peut être amer… Inquiet de voir ses voisins fermer leurs frontières aux réfugiés, le Premier ministre grec avait menacé la semaine dernière le Conseil européen de bloquer l’accord avec le Royaume-Uni. Angela Merkel et François Hollande avaient passé la nuit à le rassurer. Et promis que l’Autriche n’organiserait pas de réunion avec les voisins de la Grèce…

La réunion a pourtant eu lieu, hier à Vienne. Avec des membres « balkaniques » de l’Union mais aussi la Macédoine et l’Albanie, adversaires héréditaires de la Grèce. La prochaine fois, Alexis Tsipras ne croira plus aux bonnes paroles du tandem franco-allemand.

L’épisode illustre le caractère destructeur de la « crise des réfugiés ». Une crise systémique, qui n’épargne aucun domaine, et finit par menacer l’existence même de l’Union.

Le rêve de Schengen, un espace sans frontières intérieures, est moribond. Face aux flux de réfugiés, les contrôles sont rétablis dans les Balkans, en France à la frontière italienne, depuis mardi entre la Belgique et la France… L’euro est également en danger. Car la crise fragilise le gouvernement grec, que l’Europe croyait avoir stabilisé après un an d’hésitation sur le Grexit. Et elle pèse sur les budgets des États, ce qui est supportable pour l’Allemagne, mais qui alimente une vive querelle entre Bruxelles et l’Italie, à la peine pour résorber ses déficits.

Angela Merkel affaiblie

La crise des réfugiés a surtout un effet politique dévastateur. Elle empoisonne les relations entre les membres du club, et d’abord entre la France et l’Allemagne, qui ne font même plus semblant d’être d’accord. Les vives critiques de Manuel Valls contre la politique d’accueil de la chancelière auront sans doute des conséquences – par exemple contre l’incapacité de la France à réduire ses déficits…

Angela Merkel, la « patronne » de l’Union, devient la principale victime de cette crise. Hier au zénith, elle est aujourd’hui contestée par ses alliés et par ses compatriotes, qui pourraient la sanctionner dans quinze jours, à l’occasion de trois élections régionales. Et c’est plus généralement l’ensemble des politiques qui est atteint par l’impuissance de l’Union, aux yeux des citoyens européens comme du monde extérieur – voire en Ukraine face la Russie, ou en Syrie.

Mais un nouveau sommet est annoncé, cette fois avec la Turquie, le 7 mars… En attendant, depuis janvier, plus de 102 000 migrants ont gagné les îles grecques, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Et c’est encore l’hiver…

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